Congo-Kinshasa: Sécurité renforcée à Beni pour les inscriptions électorales

En RDC, dans les provinces instables du Nord-Kivu et de l'Ituri, la peur d'une attaque ou d'un attentat accompagne les opérations d'enrôlement des électeurs.

Les opérations d'enrôlement des électeurs en République démocratique du Congo ont été lancées dans la troisième aire opérationnelle le 16 février dernier. Cette troisième zone compte sept provinces de l'est de la RDC, dont le Nord-Kivu et l'Ituri, qui subissent des attaques de groupes armés.

Dans la région de Beni, ces opérations, lancées depuis un peu plus d'une semaine, se déroulent dans un climat d'insécurité caractérisé notamment par des attentats à la bombe dans les lieux publics. La peur des engins explosifs devant les centres d'inscription est bien présente.

La police dit avoir renforcé la sécurité pour éviter d'éventuels attentats et le dispositif sécuritaire est ainsi visible.

Chaque matin, les forces de l'ordre fouillent ainsi les centres d'enrôlement et durant la journée, une patrouille fait le tour des différents centres. Avant d'accéder au bureau d'identification, chaque requérant est soumis à un contrôle au corps.

Le maire de Beni se veut rassurant

En ville, comme en territoire de Beni, les autorités sont conscientes de la menace terroriste contre les centres d'inscription. Le maire de Beni, Narcisse Mutemba Kashale, explique que les autorités ont "donné des instructions, la police et les services de sécurité se sont engagés à cela, en faisant en sorte qu'il y ait la sécurité dans la ville de Beni. Toutes les mesures ont été prises. Nous invitons toute la population à venir s'enrôler massivement."

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L'administrateur du territoire de Beni recommande à la population de redoubler de vigilance dans les centres d'enrôlement pour prévenir les attentats.

Le colonel Charles Ehuta Omeonga craint aussi que des rebelles, notamment des ADF, s'infiltrent dans les files d'attentes. "Nous vous appelons à la vigilance et à travailler ensemble pour empêcher les ADF de s'infiltrer parmi nous, lance le militaire. Quand vous arrivez ici au centre d'enrôlement, regardez bien celui qui est à côté de vous, ce qu'il a dans son sac."

"Je veux le changement"

De nombreux déplacés internes ont ainsi choisi de rentrer chez eux pour s'inscrire, en dépit de l'insécurité.

A l'image de Neema Kavugho, qui vit à Beni après avoir fui il y a deux ans son village autour d'Oicha. "Je suis venue m'enrôler parce que je veux le changement. En 2018, nous avons voté pour des gens qui nous ont promis le changement, ils ont promis la sécurité mais jusqu'à présent, rien ne va. J'ai bravé la peur pour venir m'enrôler parce que je sais que ma voix peut apporter un changement", explique-t-elle.

Dans la région de Beni, au moins un million de personnes sont attendues pour ces opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs en vue de la présidentielle et des législatives de décembre 2023.

Plusieurs centres d'inscriptions, qui avaient fonctionné en 2018, ont dû être délocalisés en raison de l'insécurité.

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