La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Malgré les appels des chefs d'Etat de la région, le M23 soutenu par le Rwanda ne cesse de progresser en semant la terreur et désolation.
Et pendant ce temps, la force régionale observe sans réagir. Le nouveau plan de retrait des rebelles du M23, élaboré par les chefs d'État-major des pays de la communauté de l'Afrique de l'Est, est foulé au pied.
À la première phase qui commence demain mardi 28 février, le M23 devait se retirer de Kibumba, Karega, Kiroliwe et Kitshanga. À la deuxième phase, prévue du 13 au 20 mars, Rumangabo, Kishishe, Bambo, Kazarogo, Tongo et Mabenga. L'autre phase, qui commence du 23 au 30 mars, le M23 était enjoint de libérer Rutshuru, Kitshanga et Bunagana.
Contrairement à cet élan de retrait, on apprend que la cité de Mweso dans le territoire de Masisi au Nord Kivu est passée sous contrôle des rebelles du M23 après de violents affrontements avec les FARDC. Cette situation a occasionné des déplacements massifs de la population vers Kalembe, Pinga, Nyanzale et grand nord.
Des vols du Service aérien d'aide humanitaire de l'ONU suspendus
Le Service Aérien d'Aide Humanitaire de l'ONU a suspendu, dimanche 26 février, ses vols dans la région de Goma. Cette annonce relayée par la radio onusienne, a été faite par la direction et représentation pays du Programme alimentaire mondial (PAM) qui gère ce service.
Elle a également indiqué que ses vols sont suspendus sur plusieurs autres axes du pays notamment, Goma-Beni-Bunia, Goma-Walikale-Pinga-Kibua-Masisi-Oninga, Goma-Kirumba-Rwindi-Roe-Nobili.
Cette mesure intervient après un incident survenu vendredi 24 février dernier au cours duquel un hélicoptère Echo, géré par UNHAS, a essuyé des tirs nourris à 10 minutes de son atterrissage à Goma lors de son vol retour de Walikale.
Selon le PAM, l'appareil s'est posé sans encombre avec les trois membres d'équipage et les 10 passagers à bord. Cependant, l'agence humanitaire ne livre aucun détail sur les auteurs des tirs sur cet hélicoptère.
En conséquence, cette agence du système de l'ONU a ainsi décidé de suspendre tous les vols dans ces zones de conflit jusqu'à l'aboutissement des analyses pour garantir une utilisation sûre de ces moyens fournis grâce aux partenaires.
Echange entre le gouverneur du Nord-Kivu et Bintou Keita
La représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies en RDC, Bintou Keita a échangé, hier, avec le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba au gouvernorat.
L'essentiel de son entretien avec l'autorité provinciale était porté sur le partenariat entre la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC, le gouvernorat, les FARDC ainsi que la police nationale congolaise dans le cadre de la persistance de l'insécurité causée par les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda.
" Nous avons échangé sur le partenariat entre la MONUSCO, le gouvernorat, les FARDC et la police nationale congolaise. Dans ce contexte, on a parlé de la mise en oeuvre du communiqué de Luanda du 23 novembre. Nous avons réfléchi sur la manière prendrait forme ledit communiqué et sur le rôle respectif des uns et des autres, " a-t-elle indiqué.
Au regard de la tension observée avec le Rwanda, Bintou Keita pense qu'il faut se mettre ensemble pour obtenir des résultats pour la paix définitive dans l'Est de la RDC.
" Nous avons aussi discuté des difficultés de ce qui se passe sur l'espace aérien. Il s'avère impérieux gérer et régler la situation parce qu'on ne peut pas avoir des routes qui sont bloquées, et aussi avoir un espace aérien. Celui-ci est source de risques majeurs pour ceux qui prennent le vol... Je pense qu'on s'est bien compris avec le gouverneur et son équipe. Nous devons nous mettre ensemble pour qu'on obtienne des résultats qui permettent d'arrêter la souffrance de la population ", a-t-elle conclu.