Il est Polonais et le vélo est sa passion. À 56 ans, Rafal̸ Jurkowlaniec a fait le pari de monter sur son vélo et de voyager là où le vent et les muscles le porteront. Parti de Malaga, en Espagne, son périple l'a mené à Dakar où il est arrivé hier. Une performance sportive avant d'être une aventure. Après le Sénégal, il fera cap sur la Gambie.
À 56 ans, Rafal̸ Jurkowlaniec aurait pu se contenter des nombreuses pistes cyclables de la Pologne pour vivre sa passion. Mais le natif de Nowy Sacz (Petite-Pologne) a préféré enfourcher son vélo, nuit et jour, pendant plusieurs semaines, pour aller à la découverte de l'Afrique de l'Ouest, du Sénégal particulièrement. Pour ce journaliste économique, le vélo est une passion d'une vie. "J'ai commencé à faire du vélo en tant que petit garçon.
Au fil du temps, la passion a pris plus de place dans ma vie. Aujourd'hui, en tant que bénévole, je fais fonction de président de la fédération du cyclisme de la région de la Basse-Silésie parce que j'adore les vélos", explique l'athlète originaire de la ville de Wrocl̸aw. Et Rafal est loin d'être un novice. Il a déjà fait des périples en Asie et en Europe. "L'année dernière, j'ai parcouru les Etats-Unis, de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique", renseigne-t-il.
Pour ce féru de vélo, voyager en Afrique a toujours été son rêve ; un rêve qu'il a pu réaliser cette année. "Je suis fasciné par ce continent", confie le cycliste qui tenait tant à mettre les pieds en Afrique. Et à vélo. Rafal̸ Jurkowlaniec est arrivé hier à Dakar où il a été reçu par le consul de son pays. "J'ai pu remarquer comment l'Afrique est riche avec ses cultures différentes, ses habitants, son climat, sa cuisine. J'ai décidé que ce trajet serait le meilleur pour commencer et je ne me suis pas trompé. Après presque quatre semaines de route, je suis content de mon choix fait".
Son périple en Afrique, qui est d'abord une performance sportive avant d'être une aventure, a commencé par Malaga il y a quatre semaines. Puis Rafal a pédalé du Maroc à Dakar, soit près de 3594 km. Une expérience extraordinaire. Et il y est allé de son propre rythme. "Il m'est arrivé de faire 100 km par jour, mais le record du trajet est de 251 km. C'étaient des kilomètres en plein désert où la route était vide et donnait l'envie d'avancer", se souvient-il.
Durant cette expédition, il lui a fallu tenir compte des intempéries et de la météo. "De temps en temps, le vent m'empêchait de rouler. Une fois, j'ai dû m'arrêter à cause d'une tempête de sable. Je ne m'imaginais pas avant tant de sable et de vent aussi fort", indique-t-il. Rafal a mesuré avant le départ les risques encourus dans cette partie de l'Afrique.
Impressionné par l'Afrique
Chaque kilomètre se vit et Rafal ne dira pas le contraire, lui qui a traversé plusieurs localités aux cultures différentes de celles de sa Pologne natale. Le changement radical de la culture, surtout à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, l'a beaucoup marqué. "Tout a commencé à être différent. Au début, je gardais tout le temps les yeux ouverts. Le Sénégal est comme une Afrique que j'imaginais étant un enfant : très colorée, bruyante, chaude. Et j'ai trouvé une Afrique de mes rêves d'enfance", se réjouit-il.
"Chaque jour que je parcours l'Afrique, je deviens de plus en plus persuadé de vouloir y revenir. Je suis sûr que ce continent vaut d'être visité. J'en suis impressionné. Je vois beaucoup d'avantages de voyager en Afrique : on y mange bien. C'est très important pour quelqu'un qui fait du vélo comme carburant pour la voiture. De bons fruits et légumes, la bonne cuisine me permettent non seulement d'avancer mais aussi me donnent du plaisir. La deuxième chose, ce sont les prix abordables", confesse-t-il.
Après une pause de trois jours, Rafal̸ Jurkowlaniec va reprendre la route. Il mettra le cap sur Banjul, capitale de la Gambie. Loin de se contenter de cette traversée de l'Afrique, Rafal compte entreprendre beaucoup d'autres voyages. "La prochaine fois, je pense commencer mon voyage à Banjul pour progresser vers le sud", promet-il.