POUR COMPRENDRE UN PROBLÈME,IL FAUT L'ANALYSER DANS SES RACINES ET PAS SEULEMENT A PARTIR D'UNE PERSONNE !
Les patriotes authentiques que nous considérons comme comptant au nombre de ceux de nos compatriotes qui sont profondément habités par le nationalisme, le panafricanisme et le progressisme, doivent savoir que pour faire aboutir leur idéal de véritable indépendance du Cameroun, sur le plan organisationnel, il faut nécessairement qu'ils commencent par se regrouper.
Ce regroupement est entre autres choses, nécessaire pour renforcer notre capacité d'explication des tenants et des aboutissants de la cause que nous défendons, et des objectifs que, pour ne remonter plus loin en arrière, nous poursuivons depuis 1948, année de la création de l'UPC. Nous devons en effet du mieux que nous pouvons, rendre les choses le plus clair possible aux masses de Camerounais et Camerounaises que des siècles de domination et d'exploitation ont désorientées, égarées, assujetties et astreintes à la servitude volontaire.
Pour vous donner concrètement une petite idée de la béance de cette problématique monstrueuse, il ne nous semble pas qu'il y ait mieux que l'histoire qui va suivre et qui porte sur les échanges que j'ai récemment eus avec un compatriote qui non seulement vit en France depuis de nombreuses années, mais est aussi sociologue de formation. Il s'agit donc d'un intellectuel qui a passé de nombreuses années sur les bancs des amphithéâtres de l'université. Mais avant de commencer mon histoire qui comportera un côté cour et un côté jardin, je crois devoir d'abord préciser que je n'ai personnellement aucun problème avec les deux personnalités camerounaises choisis pour servir d'exemple dans celle-ci : Akere Muna et Maurice Kamto.
Et dans ce même registre, l'autre précision qu'il me semble important de faire est qu'en ce qui concerne le premier, j'ai été un proche du regretté Bernard, son frère ainé que j'ai connu par l'entremise de Chrétien Tabetsing mon vieil ami de plus de quarante ans. Une proximité sur le plan politique qui m'a valu au moment de la création de l'Alliance des Forces progressistes (AFP), d'être coopté sans que j'en ai jamais manifesté le moindre souhait, comme membre de son Bureau politique. Et pour ce qui est du second, le professeur Maurice Kamto, pour ceux qui ne le savent pas, j'ai été l'artisan du très bref partenariat politique que le MRC son parti, a eu avec le Cdt Kissamba. A ce titre, on ne peut donc pas me soupçonner d'avoir a priori pour lui une quelconque aversion.
CÔTÉ COUR
Mon histoire porte sur des échanges que j'ai eus avec ce compatriote au sujet de l'élection présidentielle de 2025. Dans la perspective de ce scrutin, il me confit que Akere Muna, dont la candidature a déjà été annoncée, serait mieux que Maurice Kamto, qui ne l'est pas encore, parce que lui n'a jamais été ministre de Paul Biya. N'avoir pas été membre du gouvernement est donc ce qui motive principalement le choix de ce compatriote qui malheureusement ne semble pas en toute bonne foi je suppose, ne pas se rendre compte de deux choses au moins : premièrement que sur le plan idéologique, les deux personnes dont il est question sont des néo-libéraux qui ne proposeront donc logiquement que la même chose sur plan politique, économique et social.
Et deuxièmement que d'un point de vue subjectif, rien ne nous dit que si le président Paul Biya avait proposé à Akere Muna d'entrer au gouvernement, il aurait décliné la proposition. Mais au-delà de ce qui précède, ce qui est plus important c'est le fait que ce ne soit qu'une telle raison qu'un compatriote d'un tel niveau d'instruction universitaire ait trouvée pour faire un choix politique d'une telle importance non seulement pour le présent mais aussi pour l'avenir du Cameroun et de ses populations. Pour nous patriotes qui nous posons constamment des questions sur cette problématique, nous avons là encore une fois concrètement confirmation de ce que Rabelais disait en son temps, à savoir que : " science sans conscience, n'est que ruine de l'âme" :
CÔTÉ JARDIN
Au lieu de tancer notre compatriote, nous pensons qu'il faut plutôt se demander de quoi s'agit-il en réalité et essayer de répondre à cette question du mieux que nous pouvons. Dans les têtes de nombreux compatriotes effet, il n'est pas encore clair que ce qu'on a entrepris de faire au Cameroun est une importation qui ne correspond pas aux aspirations profondes de notre peuple. Et la la superstructure politique qui officie pour le faire est tout simplement un État importé et calqué sur un modèle pour lequel on a pas demandé aux populations leur avis.
Au finish, il y a donc un imbroglio qui est fondamentalement plus un problème de perspective politique que de choix entre les personnes qui nous sollicitent nos suffrages lors des scrutins. En effet, la perspective politique néo-libérale est expérimentée dans notre pays depuis déjà le temps de la colonisation directe. Elle se poursuit depuis que la colonisation indirecte a pris le relais après le départ des colons étrangers. Dans sa seconde phase cette néo colonisation a connu un certain bonheur de 1960 à 1982, avec Amadou Ahidjo, et est depuis 1982 au creux de la vague avec Paul Biya.
Avec le prochain président qui sera élu en 2025, ce n'est parce qu'elle pourrait connaître une certaine embellie que sa nature profondément anti-sociale et surtout de produit d'importation changera et fera le bonheur des Camerounais. Un bonheur que l'on ne doit pas réduire à un simple problème d'estomac mais qu'il faut surtout poser en terme de choix de civilisation. Et c'est justement ce paradigme de civilisation qui est non seulement le principal déterminant pour les patriotes authentiques, mais qui malheureusement n'a certainement pas été bien expliqué à notre compatriote dont le choix n'a été conditionné que par le fait que l'un des candidats ait été ministre et l'autre pas. Ce travail d'explication doit être absolument fait. Il est fondamental et nécessaire pour ouvrir d'autres perspectives politiques historiques à l'ensemble de nos compatriotes. Et pour qu'il soit fait de la meilleure façon qui soit, le regroupement des patriotes est une condition sine qua non.
En effet, pour comprendre un problème il faut l'analyser dans ses racines et pas à partir d'une personne.