Madagascar: Plafonnement de la dépense électorale - La société civile et les partis de l'opposition mettent la pression

A moins de neuf mois du premier tour de la présidentielle, la question sur le plafonnement de la dépense électorale revient sur le tapis.

Équité ! A entendre les explications des panélistes durant le débat qui s'est déroulé ce mardi au Centre Social Arrupe Faravohitra, le principal objectif est qu'il y ait plus d'équité entre les candidats aux élections. En effet, Julien Andriamorasata, administrateur civil et membre du bureau politique du parti Tiako i Madagasikara (TIM), Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive du Transparency International Initiative Madagascar, Lalatiana Rakotondrazafy, ministre de la Communication et de la Culture et non moins présidente du parti Freedom et Rado Milijaona, président de la Commission de Contrôle du Financement de la Vie Politique (CCFVP) ont pu se positionner par rapport à ce sujet. Et ils s'accordent à dire qu'il est nécessaire de mettre en place une loi favorisant la transparence et le plafonnement de la dépense électorale.

Trésor de guerre

" Le plafonnement de la dépense électorale est la priorité du parti Tiako i Madagasikara ", a fait entendre Julien Andriamorasata durant son intervention. Faut-il préciser que, par le biais de son président fondateur, l'ancien chef de l'Etat Marc Ravalomanana, le TIM a déjà montré son penchant sur la mise en place d'une législation qui va dans ce sens. Ketakandriana Rafitoson, quant à elle, a indiqué qu' " à l'approche des élections, l'exportation des ressources minières et des ressources nationales augmente beaucoup. Dépenser beaucoup d'argent durant les élections est devenu une compétition pour attirer les électeurs ". Ce qui semble dire que des candidats disposent d´un véritable trésor de guerre, grâce à l'exploitation et à l'exploration des ressources nationales, au détriment des autres candidats. " Qui peut déterminer combien d'argent doit être dépensé pendant la campagne ? ", s'interroge, en revanche, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy tout en avançant que " le pouvoir en place n'a pas l'intention de toucher aux lois électorales en vigueur, pour qu'on ne l'accuse pas de vouloir les arranger en son intérêt. "

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48 milliards

Faut-il rappeler que dans un rapport publié au mois de juin de l'année dernière, la mission de suivi électoral de l'Union européenne évoquait " l'absence de limite et de contrôle effectif du financement des campagnes politiques " comme faisant partie " des points préoccupants ". Et selon une étude financée par l'Union européenne en 2016, les élections malgaches feraient même partie des plus coûteuses au monde. Le député Jean Brunel Razafitsiandraofa a d'ailleurs déjà avancé des chiffres. Selon lui, 4 000 ariary par électeur suffisent. Avec les 12 000 000 d'électeurs que la Commission Électorale Nationale Indépendante se fixe à inscrire sur la liste électorale pour son opération de refonte, on peut aboutir à au moins 48 milliards de fonds de campagne pour ceux qui aspirent à briguer la magistrature suprême. Quoi qu'il en soit, Lalatiana Rakotondrazafy a indiqué que, " Quel que soit le montant du budget utilisé par les candidats, chaque citoyen est libre de sa décision lors du vote. Si jamais des électeurs donnent leurs voix en échange de différents gadgets et goodies lors de la campagne électorale, c'est que la société civile n'a pas bien effectué son travail de sensibilisation et d'éducation électorale. "

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