L'élargissement de l'accès au financement pour le sous-secteur de l'exploitation minière artisanale et à petite échelle au Libéria est possible grâce à des mesures de formalisation et de dérisquage, selon une étude récente publiée par la Banque africaine de développement et le gouvernement libérien.
Selon le rapport, les solutions potentielles pour soutenir les moyens de subsistance des petits exploitants miniers comprennent la mise en place de cadres réglementaires et institutionnels favorables et la fourniture de services de vulgarisation efficaces. L'étude s'appuie sur de larges consultations des parties prenantes ainsi que sur un examen et une analyse approfondis des écosystèmes financiers du Libéria et de la chaîne de valeur de l'exploitation minière artisanale et à petite échelle.
Cette étude plaide avec conviction en faveur d'une plus grande inclusion financière comme facteur clé pour les mineurs à petite échelle au Libéria et comprend une feuille de route pour formaliser ce sous-secteur. Le rapport présente de nombreuses opportunités pour les institutions financières de s'engager dans le sous-secteur de l'exploitation minière artisanale, notamment en proposant des solutions sur mesure.
Le rapport comprend des interventions du côté de l'offre et de la demande pour stimuler l'inclusion financière. Ces interventions s'articulent autour de trois piliers : l'accès aux services financiers, la promotion des services financiers numériques et l'amélioration de la protection des consommateurs et des capacités financières.
Benedict Kanu, chef de Bureau pays pour le Libéria de la Banque, a salué la parution du rapport. " L'exploitation minière artisanale et à petite échelle est un moyen de subsistance essentiel pour une partie non négligeable et nécessiteuse de la population rurale et périurbaine du Libéria, ainsi que pour des millions de personnes en Afrique subsaharienne qui se déplacent souvent dans leur pays par petits groupes pour identifier des sites où ils espèrent trouver des minéraux ou des métaux précieux. "
Selon M. Kanu, les avantages de l'exploitation minière artisanale et à petite échelle sont souvent contrebalancés par ses coûts. Il a ajouté que l'absence relative de législation adéquate et de contrôles gouvernementaux dans la plupart des pays fait que les impacts de l'exploitation minière à petite échelle mal réglementée, sur l'environnement et la chaîne alimentaire sont sans doute pires que ceux des mines exploitées à grande échelle.
Fred Kabanda, chef de la Division des industries extractives au Centre africain de gestion et d'investissement des ressources naturelles (ANRC) de la Banque africaine de développement, a déclaré : " L'inclusion financière et ses paramètres connexes pourraient agir comme un élément clé pour permettre aux acteurs de l'exploitation minière artisanale et à petite échelle de relever le défi du capital d'exploitation. Cela les inciterait à formaliser leurs activités au sein de l'économie traditionnelle ".
Le rapport appelle le gouvernement à travailler avec les banques de développement et les banques commerciales, ainsi qu'avec les institutions de microfinance, pour formuler des solutions innovantes et adaptées au contexte afin de promouvoir la réduction de la pauvreté et le développement dans le pays.
L'objectif d'élargir l'inclusion financière des mineurs artisanaux s'aligne sur la stratégie nationale d'inclusion financière 2020-2024 du Libéria et sur le Programme pour la prospérité et le développement des pauvres 2018-2023.
La Banque africaine de développement a apporté son soutien au sous-secteur dans le cadre d'un projet pilote intitulé " Enhancing the efficiency and sustainability of ASM through climate-smart actions " (Améliorer l'efficacité et la durabilité de l'exploitation minière artisanale et à petite échelle grâce à des mesures respectueuses du climat). Ce projet pilote a pour objectif d'aider à formaliser l'exploitation minière à petite échelle grâce à la mise en place d'un environnement politique et au renforcement des capacités des organismes de régulation et des mineurs.
La Banque demeure l'un des principaux partenaires au développement du Libéria, soutenant des investissements majeurs dans les domaines des transports, de l'énergie, de l'agriculture, de la santé, de l'eau et de l'assainissement. Le portefeuille actuel de la Banque au Libéria comprend quatorze opérations en cours et récemment approuvées, pour un montant cumulé de 376,96 millions de dollars.
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Contact:
Olufemi Terry, Groupe de la Banque africaine de développement, media@afdb.org