Congo-Kinshasa: Agression rwandaise , Patrick Muyaya - 'Nous voulons que la France clarifie sa position avec des mots clairs pour le retour de la paix dans l'Est'

A quelque 2 jours de l'arrivée à Kinshasa du Président Français Emmanuel Macron, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a tenu à lever toute équivoque autour de cette visite tout aussi étatique que stratégique dont les retombées peuvent positivement influer sur la situation multiforme que traverse la République démocratique du Congo, agressée dans sa partie Est par le Rwanda, sous la couverture du M23.

Au cours d'un briefing spécial tenu hier, mercredi 1er mars 2022, en direct, comme d'habitude, sur les antennes de la Télévision nationale, le Porte-parole du Gouvernement a dévoilé l'agenda congolais, tel que le Président Félix Tshisekedi entend le présenter à son hôte, celui de voir la France user de tous ses pouvoirs et peser de son poids pour stopper l'agression rwandaise en vue de la restauration de la paix dans l'Est du pays. Il a appelé la population à plus de retenue pour ne pas faire le jeu de l'ennemi face à un évènement de haute portée diplomatique qui survient dans un contexte tout à fait particulier, dominé par une série de défis à relever tant sur le plan sécuritaire, culturel que sur le plan économique puisque le Président Macron aura à sa suite une forte délégation composée des investisseurs et hommes d'affaires français. Il s'agit donc d'une visite qu'il faut voir d'un tout autre oeil, a-t-il laissé entendre.

"Vous avez suivi le Ministre Lutundula intervenant après la sortie du Président Macron pour dire que les mots que le Président Macron a sortis en répondant à la question de votre confrère Lusakueno n'ont pas été suffisants. L'opinion congolaise veut que sur cette question de la sécurité, il soit plus clair. Il n'y a pas de place pour l'ambigüité, le mal est connu, il faut le nommer par son nom. Après, il y a la diplomatie parce que la France, depuis le début, s'est proposée de faire de bons offices. Il semble que lorsqu'on fait de bons offices, il ne faut pas épingler l'une ou l'autre partie. Mais, ce n'est pas ça que l'opinion congolaise attend. L'opinion congolaise attend de la France un engagement clair pour le retour de la paix, condamner le Rwanda et prendre des mesures contre le Rwanda pour que le Rwanda cesse d'agresser la République démocratique du Congo. C'est bien clair. C'est l'agenda congolais du point de vue de la situation qui sévit ", a-t-il épinglé.

Plusieurs opportunités à saisir

Dans sa communication, le Ministre Patrick Muyaya a rassuré que le Président Félix Tshisekedi mettra à l'oeuvre toutes les énergies afin que la visite du Président Macron à Kinshasa, l'étape la plus importante de sa tournée africaine, porte des fruits. "Le Président Macron vient en RDC avec une délégation de plus de 152 personnes, notamment des hommes d'affaires parce qu'au-delà des aspects sécuritaires en République démocratique du Congo, deuxième plus grand pays d'Afrique aux ressources qui sont ce qu'elles sont, on ne peut pas ne pas parler de l'économie. Il y a un forum économique qui est prévu et qui connaitra la participation de deux commissaires européens parce que cette visite, elle est stratégique pour nous, mais elle est beaucoup plus stratégique pour la France parce que vous avez suivi que le Président Macron a plus ou moins dressé la ligne de ce qu'il va faire... La visite du Président Macron qui est une visite d'Etat... L'étape de la RDC est une étape cruciale de cette visite. Nous voulons, avant d'aborder évidemment les sujets de développement, les sujets qui nous tiennent avec les hommes d'affaires qu'il emmène, nous voulons que la France clarifie sa position avec des mots clairs pour le retour de la paix dans l'Est. Les autres questions pourront être abordées dans la plus grande sérénité. Il faut éviter d'aller dans un piège. Le fait que le Président vient, il faut considérer que c'est une opportunité. Il a dit lui-même qu'il est comme dans un match, la phase aller s'est jouée en France, à Paris, et il y a une phase retour... Attendons de voir ce qu'il dira au terme de sa réunion avec le Président de la République et assurez-vous que le Président de la République portera le message de manière claire et sans ambigüité ", a-t-il vivement soutenu.

Pour ce qui du déroulé du briefing du mercredi, le thème central concernait les frontières de la République démocratique du Congo avec ses voisins. Tshibangu Kalala, Professeur de Droit International à l'Université de Kinshasa, était associé pour porter plus de lumière sur des spéculations autour de l'épineuse problématique des frontières du pays en cette période où Kigali multiplie des manoeuvres pour tenter de désacraliser la souveraineté de la RDC telle que soulignée dans les Titres de propriété internationaux existants à ce jour. Le Professeur Tshibangu a indiqué que la RDC, contrairement à toutes spéculations, n'a aucune portion de terre à devoir au Rwanda. Toute réclamation allant dans ce sens relève de ce qu'il convient de considérer comme de simples incantations, a-t-il démontré, carte géographique et documents à l'appui...

Le Prof. Tshibangangu s'était appuyé sur son livre intitulé "la RDC et ses 11 provinces internationales", fruit de ses 10 ans de recherches.

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