Congo-Kinshasa: Processus électoral , RDC - Olengankoy appelle à la tripartite CNSA-GOUVERNEMENT-CENI

De fil en aiguille, Denis Kadima semble gagner le pari de la tenue des élections en République démocratique du Congo dans le délai constitutionnel, soit au 20 décembre prochain. A en croire la rapporteur de la Ceni, le nombre d'enrôlés est estimé à plus ou moins 25 millions, soit plus de 51% des personnes attendues. Le nombre d'enrôlés hommes est, quant à lui, estimé à plus de 13 millions et celui des femmes à plus ou moins 12 millions. Ce nombre prend en compte les trois aires opérationnelles. A noter que l'enrôlement a été prolongé de 15 jours dans l'aire opérationnelle 2 qui comprend l'espace Grand Katanga et l'espace Grand Kasaï, la Belgique, l'Afrique du Sud et la France.

Quant à l'aire opérationnelle 3 qui comprend l'espace grand Kivu, la Grande orientale, les États-Unis et le Canada, les opérations ont été lancées il y a peu et se déroulent plutôt bien, assure la Ceni. Toutefois, il y a trois territoires du Nord-Kivu où la CENI ne s'est pas encore déployée suite à l'insécurité causée par le M23.

Ce tableau élogieux peint par la Centrale électorale, contraste avec ce regain de pessimisme affiché par le Conseil national de suivi de l'Accord et du processus électoral (CNSA), cette autre institution citoyenne d'appui à la démocratie. Le communiqué du 28 février du CNSA publié à l'issue de sa session hebdomadaire, fait état du regret de Joseph Olenghankoy qui note des violations flagrantes des lois liées au processus électoral. Ce, depuis la publication du calendrier électoral par la CENI.

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En sa qualité de président de cette institution citoyenne, Olenghankoy pense que le processus électoral vire vers le chaos si tous les partenaires ne se retrouvent pas autour d'une table pour s'accorder sur l'essentiel. Pour lui, la découverte des kits d'enrôlement, des cartes d'électeurs et des fiches d'enrôlement vierges auprès des privés font partie des incidents, d'après l'institution, qui créent une inquiétude sur la crédibilité du processus.

A cela s'ajoutent : "le dysfonctionnement de certains centres d'inscription et l'existence de centres d'inscription fictifs, ainsi que les violences physiques orchestrées par des milices des partis politiques de tous bords observées dans certains centres d'inscription des électeurs".

En vue de corriger le processus, le CNSA recommande au gouvernement la reprise de la tenue des tripartites CNSA- Gouvernement-CENI conformément à l'article 6 point 2 de la loi organique nº18/023 du 13 novembre 2018 portant institution, organisation et fonctionnement du CNSA.

La disposition stipule que le CNSA doit réaliser des évaluations régulières du processus électoral au moins une fois tous les deux mois avec la CENI et le gouvernement. La même législation, a-t-on déclaré, donne le pouvoir au CNSA de communiquer la vérité sur le processus électoral.

D'après la correspondance qui porte la signature de Joseph Olenghankoy, l'objectif est d'assurer la transparence du processus électoral au risque de servir de germe à une guerre civile.

Diomi Ndongala aussi

Président de la Démocratie chrétienne (DC), Eugène Diomi Ndongala pense aussi à sa manière que "les élections ne sont pas une fin en soi... un citoyen avec un pistolet pointé à la tête ne peut pas faire des choix démocratiques". Il propose de mettre en place un gouvernement de combat, entièrement dédié à la reconquête territoriale.

Et d'insister : "Ce n'est plus question de réaménager l'actuel exécutif. Il faut des hommes crédibles, guidés par un chef de gouvernement proactif. Ces nouveaux ministres doivent être capables d'insuffler à nos troupes la conviction qu'on peut gagner".

"Ou carrément, soutient ce leader Ne-Kongo, si nous ne voulons pas ou n'arrivons pas à combattre, c'est la négociation, comme les députés du Nord-Kivu viennent de demander, dans une lettre ouverte au Président de la République".

Curieusement, les voix s'élèvent pour s'opposer aux élections au moment où le processus a atteint sa vitesse de croisière. L'option du dialogue évoquée par certains opérateurs politiques, a été rejetée par la majorité de la classe politique. La RDC est appelée à respecter ce troisième cycle électoral pour permettre au système de s'incruster à jamais dans les moeurs politiques congolaises.

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