Afrique: Les inondations augmentent le risque de choléra même si le nombre de cas diminue en Afrique

Les nouveaux cas de choléra en Afrique augmentent rapidement et atteignent un tiers du total de 2022 en un mois

Douze pays africains signalent actuellement des cas, tandis que l'OMS aide les pays à détecter la maladie et à renforcer la préparation et fournit des fournitures médicales

Alors que le nombre de cas de choléra diminue chaque semaine dans les pays africains touchés, de fortes inondations provoquées par des pluies saisonnières et des cyclones tropicaux en Afrique australe augmentent le risque de propagation de la maladie et menacent de compromettre les efforts de lutte contre des épidémies.

Le nombre de nouveaux cas de choléra est tombé à 2880 au cours de la semaine qui s'est achevée le 26 février, soit une baisse de 37 % par rapport à la semaine précédente, au cours de laquelle 4584 cas avaient été enregistrés. Le nombre de décès n'a quasiment pas changé, passant marginalement de 82 à 81 sur la même période. Douze pays africains signalent en ce moment des cas, l'Afrique du Sud, la Tanzanie et le Zimbabwe étant les derniers pays à avoir signalé une épidémie de choléra.

En Afrique australe, les épidémies de choléra surviennent dans un contexte marqué par des pluies saisonnières et par des tempêtes tropicales qui ont provoqué de fortes inondations. Au Malawi, pays qui connaît la pire épidémie de choléra de son histoire, l'augmentation des précipitations ralentit les efforts de lutte contre l'épidémie. Dans certaines localités, les équipes d'intervention ont du mal à atteindre les personnes qui ont besoin d'aide à cause des routes impraticables et des dégâts aux infrastructures. Certaines unités de traitement du choléra ont subi les effets des inondations et le nombre de cas notifiés a augmenté dans certains endroits dans les jours qui ont suivi les fortes précipitations.

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Au Mozambique, la tempête tropicale Freddy qui a touché les côtes le 24 février a causé des dégâts importants aux infrastructures. Selon des évaluations préliminaires, plus de 44 000 personnes ont été touchées, 55 établissements de santé endommagés ou détruits et près de 3500 kilomètres de routes endommagées. Le Mozambique est confronté à une épidémie de choléra qui a touché six de ses 11 provinces. Le nombre de cas a fortement augmenté dans le pays depuis décembre 2022 dans le contexte de la saison pluvieuse en cours. Les activités de vaccination contre le choléra se poursuivent actuellement. L'Afrique du Sud et le Zimbabwe voisins ont également signalé des inondations.

En Afrique australe, les épidémies de choléra surviennent dans un contexte marqué par des pluies saisonnières et par des tempêtes tropicales qui ont provoqué de fortes inondations. Au Malawi, pays qui connaît la pire épidémie de choléra de son histoire, l'augmentation des précipitations ralentit les efforts de lutte contre l'épidémie. Dans certaines localités, les équipes d'intervention ont du mal à atteindre les personnes qui ont besoin d'aide à cause des routes impraticables et des dégâts aux infrastructures. Certaines unités de traitement du choléra ont subi les effets des inondations et le nombre de cas notifiés a augmenté dans certains endroits dans les jours qui ont suivi les fortes précipitations.

" Les pays ont intensifié leurs mesures de lutte contre le choléra et les premières indications sont prometteuses. Cependant, les fortes inondations et les phénomènes cycloniques qui sévissent dans certaines parties d'Afrique australe risquent d'accélérer la propagation de la maladie ", a souligné la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique. " Nous renforçons notre soutien aux pays pour accroître leur capacité de détection des maladies, en fournissant du matériel médical et en améliorant leur état de préparation dans les localités à risque d'inondation. "

À Madagascar, où le choléra a été signalé pour la dernière fois en 2000, les récents cyclones, en particulier le cyclone Cheneso qui a frappé le pays en janvier, ont provoqué de vastes inondations, dont certaines disparaissent lentement. Les inondations ont entraîné une hausse des cas de paludisme et accru le risque d'épidémie de choléra. Plus de 470 000 personnes n'ont pas accès aux services de santé après que Cheneso a détruit au moins 77 établissements de santé. Au lendemain du cyclone tropical Freddy qui a balayé l'île le 21 février, plus de 116 000 personnes ont été touchées et près de 29 000 maisons ont été inondées ou endommagées dans sept des 23 régions du pays. Les capacités de préparation sont renforcées sur la base des insuffisances identifiées.

Dans le cadre de la riposte au choléra, l'OMS a déployé 80 experts dans les pays touchés. Au cours des deux derniers mois, l'Organisation a aussi envoyé 455 tonnes de fournitures essentielles pour le traitement du choléra au Malawi et au Mozambique et pour soutenir la préparation au Burundi, au Ghana, au Kenya, en République démocratique du Congo et en Zambie.

Dans le cadre de la riposte au choléra, l'OMS a déployé 80 experts dans les pays touchés. Au cours des deux derniers mois, l'Organisation a aussi envoyé 455 tonnes de fournitures essentielles pour le traitement du choléra au Malawi et au Mozambique et pour soutenir la préparation au Burundi, au Ghana, au Kenya, en République démocratique du Congo et en Zambie.

Le choléra est aigu et extrêmement virulent, mais facile à traiter. La plupart des personnes peuvent être soignées avec succès par l'administration rapide de sels de réhydratation orale ou de solutions intraveineuses. Une lutte durable et efficace contre le choléra exige des mesures globales telles qu'une amélioration de la détection et de la riposte, l'accès au traitement et la vaccination, de même que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement.

Les épidémies de choléra en cours en Afrique sont exacerbées par des phénomènes climatiques extrêmes et par des conflits qui ont rendu les populations plus vulnérables. Ainsi, les personnes qui ont été contraintes de fuir leurs maisons à cause des conflits ou qui ont été appauvries par les phénomènes climatiques doivent faire face à des conditions de vie précaires.

La Dre Moeti s'est exprimée aujourd'hui lors d'une conférence de presse. Elle était accompagnée du professeur Zely Arivelo Randriamanantany, Ministre de la Santé publique de Madagascar. Étaient également présents, pour répondre aux questions, les experts du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique suivants : le Dr Thierno Baldé, Responsable des opérations de riposte à la COVID-19 et le Dr Patrick Otim, Responsable des urgences sanitaires à l'unité de gestion des événements graves.

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