Congo-Brazzaville: Enrôlement des électeurs - Matata Ponyo recommande des ajustements pour crédibiliser le processus

L'enrôlement des électeurs au Maniema est biaisé, a constaté l'ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo.

Ancien cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et aujourd'hui à la tête de sa propre formation politique récemment créée, Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), Augustin Matata Ponyo a récemment exprimé son intention de briguer la présidence de la République lors du scrutin de décembre prochain. Aussi observe-t-il avec forte attention les opérations électorales amorcées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) débutées par l'enrôlement des électeurs.

Dans un communiqué officiel du 1er mars, il déclare : " Je constate avec regret que le processus d'enrôlement des électeurs, débuté par la Céni dans la province du Maniema depuis le 16 février 2023, est entaché d'irrégularités flagrantes et graves qui, non seulement remettent en cause la crédibilité du processus électoral actuel, mais démontrent à ciel ouvert la fraude électorale qui est projetée en décembre 2023 ".

Il affirme avoir passé près d'un mois dans sa circonscription électorale de Kindu où il a visité certains centres d'enrôlement de la place. En conséquence, il fait remarquer à la communauté tant nationale qu'internationale ce qui suit : " Il y a un nombre insuffisant des machines par rapport aux centres d'enrôlement et à la demande de la population ; les machines sont techniquement moins performantes que celles de 2018. Ce qui rallonge le temps d'enrôlement ; les machines tombent régulièrement en panne et le seul technicien qui doit les réparer est immobilisé au Bureau provincial de Kindu. Les machines défectueuses prennent plusieurs jours pour être réparées ".

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Augustin Matata Ponyo ajoute : " Pour obtenir leurs cartes d'électeur, certains requérants doivent passer trois à cinq heures dans le bureau d'enrôlement ; certaines personnes sont obligées de payer un pourboire pour se faire enrôler rapidement ; il y a eu diminution systématique d'enrôlement comparativement au processus de 2018, et pourtant, en terme démographique, il y a eu une augmentation de la population capable de participer activement au processus électoral en cours ". Dans sa dernière remarque, le président du LGD certifie que " les personnes à mobilité réduite sont fortement marginalisées et prennent deux à trois jours pour s'enrôler et obtenir leurs cartes d'électeur ".

Partant de ces remarques, Augustin Matata Ponyo recommande que l'opération d'enrôlement soit prolongée d'au moins un mois et que le nombre des machines soit augmenté. " A défaut, au regard de tous les manquements et irrégularités enregistrés à travers le pays, je demande que le processus d'enrôlement actuel soit suspendu pour des ajustements qui s'imposent en vue de crédibiliser ce processus ", conclut-il.

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