Congo-Brazzaville: Musique - Le come-back de Liz Babindamana

Le carnet de notes de la prof de musique du collège Liberté regorge de notes justes. Cette prof s'appelle Liz, une femme discrète, la trentaine légèrement passée, une craie dans une main et une guitare en bandoulière autour du cou. " Crise d'identité " oblige, on vous parle du come-back de Liz Babindamana.

Les collégiennes et collégiens du C.E.G Liberté, dans le quartier Talangaï du 6e arrondissement de Brazzaville, mesurent-ils la chance d'avoir pour professeur de musique la jeune Liz Babindamana ? La jeune prof pourrait inscrire à la craie son joli parcours musical sur le tableau noir de la classe pour enseigner ce que passion veut dire. Pour l'attention particulière de ses élèves, elle pourrait, sur ce même tableau, souligner encore qu'elle fut sélectionnée pour le Prix Découvertes RFI 2015, alors qu'elle n'avait à l'époque que 23 ans, grâce à son album " Tyayala ". Pour l'heure, c'est certainement la sortie récente de son dernier single " Crise d'identité " dans un style tradi-moderne qui nous invite à être à l'écoute de cette artiste brazzavilloise.

Chez Liz, pas de crise identitaire : elle sait d'où elle vient, c'est une enfant de la balle comme on dit. Dans la famille Babindamana, tout le monde chante ou joue d'un instrument. Née d'un père chanteur, musicien et arrangeur, et d'une mère chanteuse, Liz est aussi la soeur cadette de Yoane, célèbre dans le paysage musical congolais et que l'on retrouve d'ailleurs au clavier dans " Crise d'identité ". Si ça éclaire l'horizon, ça ne débroussaille pas pour autant le chemin du succès. " Etre femme dans une industrie musicale en difficulté n'est jamais chose facile. Il faut se défaire de propositions indécentes et s'affirmer sans doute deux fois plus que les hommes ", c'est ce que déclare Liz et ce qui pourrait être un cours pour ses collégiennes car la prof aime à éduquer tout autant qu'à dénoncer. Du reste, on l'aura vue par le passé s'engager et prêter sa voix dans le projet " Tosala " menant campagne contre la violence faite aux femmes.

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Si elle dit vouloir apporter sa voix aux sans voix, ce n'est toutefois pas en criant. Liz Babindamana est d'une nature posée, se tenant à l'écart du bruit, des tendances trompeuses et des vaines polémiques : une femme discrète, pourrait-on résumer. Preuve en est, son titre inédit " Discrétion ", entendu bien souvent l'année dernière dans l'émission " Couleurs tropicales " sur RFI et qui semble la caractériser. A l'affiche notamment en 2020 avec l'orchestre Philharmonique kimbanguiste et Zao pour un concert en hommage à Franklin Boukaka ou encore étant la seule artiste féminine au festival " Rumba un jour, rumba toujours " en 2022, Liz pourrait laisser à penser que ses apparitions sont rares. Mais, même si son dernier titre " Nkundi ", adaptation en lari de " Heal the world " de Michaël Jackson, date effectivement de 2020, Liz n'est pas si rare que l'on pourrait croire puisque l'on retrouve la chanteuse, guitare en bandoulière, chaque jeudi soir au Mikael's Hôtel, sur l'avenue Nelson-Mandela de la capitale. Dans son carnet de notes, il y en a assez pour que la prof ait envie de les partager, comme elle a pu le faire en featuring avec 100% Setho sur le titre " Joli coeur " ou avec le co-fondateur d'Extra Musica, Quentin Moyasko, dans un album à paraître. Sur les bancs de nos écoles, on aurait tous aimé avoir un prof de musique comme Liz !

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