Quelque 200 employés de l'industrie des courses hippiques, notamment du Mauritius Turf Club (MTC) et de la MTC Sports And Leisure (MTCSL), attendent avec anxiété le sort qui leur sera réservé. Le vote décisif qui entérinera l'avenir, à court terme du moins, du club bicentenaire dans l'organisation des courses à Maurice se fera cet après-midi.
Les membres du MTC sont conviés, en ce vendredi, à une assemblée générale extraordinaire qui décidera, pour la toute première fois dans l'histoire du MTC, de sa participation aux activités hippiques du pays, lui qui en a été l'unique organisateur de 1812 à 2021. Les membres du club devront ainsi statuer sur l'avenir, du moins à court terme, du MTC, l'unique actionnaire d'une MTCSL en faillite.
Les deux résolutions à l'agenda sont : de décider, compte tenu des circonstances financières, contractuelles et réglementaires de la MTCSL et de la situation financière actuelle du MTC, si celui-ci doit continuer à soutenir financièrement la MTCSL pour qu'elle organise les courses en 2023 et, de donner tout mandat à son/ses représentant(s) pour appliquer la résolution ainsi votée à tout conseil d'administration du MTC et à toute assemblée d'actionnaires.
"On ne pourra pas continuer..."
À quelques heures du vote, les indications sont que le MTC ne soutiendrait plus financièrement, cette année, la MTCSL, ce qui signifierait que le MTC ne participerait pas à la saison des courses qui démarre le 18 mars. Les membres prendront aussi connaissance aujourd'hui des termes du "cost sharing agreement" proposé à la MTCSL par la People's Turf (PTP) pour l'entretien de la piste. Pour un membre influent du club, ce document risque de n'avoir aucune influence sur le vote du jour, puisque, "financièrement, la MTCSL ne pourra pas organiser les courses cette année". Il va même plus loin : "Même si les membres votent en faveur des courses, on ne pourra pas continuer !"
Avec 18 journées seulement, en raison de la présence de la PTP dans le circuit hippique depuis l'année dernière, les dettes, qui s'élèvent à plus de Rs 100 millions, risquent de s'accumuler davantage et de créer une situation de non-retour si la MTCSL s'élance au départ de la saison 2023. Du reste, le président Gavin Glover a fait part de son incompréhension par rapport à la réduction du nombre de journées dans sa lettre de convocation aux membres.
Le non-renouvellement du bail de la MTCSL pour l'utilisation du Champ-de-Mars par la COIREC en raison d'un retard dans les procédures (ce que rejette Gavin Glover) et les nouvelles conditions imposées pour un nouveau bail privent aussi la MTCSL d'une licence de "racing organiser" à deux semaines de l'ouverture de la saison des courses.