La 38 ème édition de la Journée Internationale des droits de la Femme ( JIF) se célèbre le 08 Mars 2023. En prélude à cet événement, les dames de l'Université de Yaoundé II - Soa, organisent plusieurs activités, dans le sens d'une femme plus cultivée, jalouse de sa dignité et de son esprit d'entreprenariat, à l'ère des réseaux sociaux. À cet effet, elles ont, ce mercredi, tenu une une table ronde ainsi que des causeries éducatives. Les échanges se sont déroulés à la salle des Actes de la susdite université d'État, sous la modération de la Professeure Alice Nga Minkala, directrice de l'Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication ( ESSTIC) de l'Université de Yaoundé II.
Parole a d'abord été donnée au Prof. Christian Zamo Akono de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de l'Université de Yaoundé Il, et non moins directeur du Centre des OEuvres universitaires de ladite institution académique. Il a fait savoir que les nombreux smartphones dont disposent les femmes aujourd'hui, sont un atout pour la promotion de leurs produits, et que pour cela, elles devraient juste être orientées pour s'y prendre, sans que cela ne nécessite une formation. Dans l'esprit du Prof. Christian Zamo Akono, les femmes ont infiniment mieux à faire avec leurs smartphones.
Le Dr Tchoffo a entretenu l'assistance sur les violences faîtes aux femmes sur les réseaux sociaux, à l'ère de l'Internet. L'orateur a parlé d'un environnement digital dont les victimes se comptent essentiellement parmi les femmes et les jeunes. " Il s'agit de violences basées sur le genre, et elles peuvent être physiques, morales et psychologiques", a-t-il précisé, avant d'indiquer qu'elles peuvent être exercées dans les lieux publics ou dans le cadre de la vie privée.
Types de violence subies par les femmes sur les réseaux sociaux
Une typologie des violences faîtes aux femmes sur les réseaux sociaux, a été dressée par le panel :
- l'intimidation, le harcèlement venant d'un homme qui engage une interlocution avec une femme ;
- la menace de publier des vidéos des ébats sexuels entre un homme et une femme, ou encore
"sexertorsion" ( menace de diffuser des vidéos pornographiques si une somme d'argent n'est pas versée).
Mais le panel des universitaires ne s'est pas contenté de faire le catalogue des types de violences subies par la gent féminine sur les réseaux sociaux ; il a aussi identifié certaines causes contribuant à leur amplification. Au rang de celles-ci, ces cultures où la femme est considérée comme un être inférieur, une marchandise, est ridiculisée dans une choquante banalité, n'est pas du tout respectée, et sa nudité, mise en avant comme le seul critère pouvant concourir à son identification et existence. À cela, il faut adjoindre la mauvaise prolifération des TIC.
Des solutions aussi
Juriste dans l'âme, le Dr Tchoffo pense qu'il faut sanctionner. " Le cadre juridique existe, mais il est inadapté, et loi est en retard par rapport à l'évolution des TIC. La question sur les juridictions compétentes pour connaître de ces affaires, est aussi à résoudre" a-t-il fait savoir, avant d'encourager les femmes à dénoncer leurs bourreaux, et à s'exprimer sans complexe.
La Professeure Alice Nga Minkala, pour ce qui est de ces violences faites aux femmes sur les réseaux sociaux, a parlé de " lâcheté numérique". " Le numérique nous plonge dans un monde d'angoisse, de chantage et d'extorsion. Cela a parfois abouti à des suicides. Le virtuel est un monde qui n'a plus de limites. Traumatisée, la femme se referme sur elle-même, et ne peut donc plus faire ce qu'elle avait l'habitude de faire au titre de ses activités génératrices de revenus", a déclaré la patronne de l'ESSTIC. Et de comparer enfin les TIC à " pharmacone" , un médicament qui guérit tout autant qu'il peut tuer.
L'entrepreneuriat aussi pour une femme autonome et respectée
L'Université de Yaoundé II encourage les femmes à ne pas se contenter de leurs soldes d'agents publics, mais à créér aussi des activités génératrices de revenus. Et pour cela, un industriel ayant bâti sa fortune et sa réputation dans l'agroalimentaire, a été convié dans le prestigieux panel : le Dr Thierry Nyamen, ingénieur, docteur en Mécanisation agricole, mais aussi et surtout, directeur général de NTFoods ( Tanty). En rapport avec le thème, ce dernier a invité les femmes à entreprendre pour être autonomes, et à se comporter avec dignité sur les réseaux sociaux. Il a aussi invité la gent féminine à éviter des dépenses somptuaires sur les coiffures, les sacs, les vêtements et autres, sans aucun rapport avec des bénéfices engrangés par le biais d'une activité. Pour lui, les femmes doivent se débarrasser de la culture de se faire prendre en charge par des hommes. L'industriel a d'ailleurs promis pour l'édition de la JIF de l'an prochain, d'organiser un atelier de fabrication au bénéfice des femmes de l'Université de Yaoundé Il.
Image des femmes et défis dans les médias
Dernier thème et non des moindres, ce dernier a été abordé par Dr Dorothée Ndoumbè, enseignante chercheure à l'ESSTIC, et responsable du service de l'Information et de la Communication à l'Université de Yaoundé Il. Son exposé, fruit d'une investigation, s'est préoccupé de la place des femmes et de l'écart de sexe dans les médias. Même si, au vu des statistiques qu'elle a présentées, les femmes ne sont pas systématiquement marginalisées au sein des médias au Cameroun, beaucoup d'efforts restent à faire pour qu'elles occupent des postes importants. Le travail de l'enseignante de l'ESSTIC est si fouillé et riche de données, que seul un article de presse dédié, lui conviendrait.
Les activités ressortissant à la 38 ème JIF à l'Université de Yaoundé Il, vont bon train. Une journée Environnement, avec pour leitmotiv, "une lady, une fleur, un arbre". Un atelier de fabrication du savon. Campus propre, table ronde, causeries éducatives. Journée de la femme enseignante. Et pour la journée du 06 mars, des activités sportives et culturelles sont prévues. La semaine de la femme à l'Université de Yaoundé Il prendra fin le mercredi 08 Mars 2023, avec la grande farandole au Boulevard du 20 Mai à Yaoundé.