Les réalités sociales ont reconverti les simples voleurs de bétail en kidnappeurs dans l'Alaotra-Mangoro. L'État répond aux cris des victimes par un engagement militaire.
Et c'est parti pour la chasse aux kidnappeurs dans les districts d'Amparafaravola et d'Ambatondrazaka. Hier, une opération baptisée " Harato " ou filet de pêche a été déclenchée, à laquelle participent environ trois cents hommes issus de l'Armée, de la Police et de la Gendarmerie. Un poste de commandement opérationnel a été établi à Morarano-Chrome. Ce début d'engagement de l'État qui répond aux cris de détresse récemment lancés par les proches de trois otages, toujours entre les mains de leurs ravisseurs, ravive l'espoir. Il reste à voir le résultat.
Certains natifs d'Alaotra-Mangoro mettent en cause la décision d'expédition massive d'éléments sur le terrain. Ils se demandent " si c'est bien la solution au problème qui, hormis l'impact positif, va certainement faire des dégâts, comme les dommages collatéraux et l'exécution sommaire ". Ils estiment que " l'enquête purement judiciaire et l'exploitation des renseignements territoriaux, des résultats de réquisitions téléphoniques et des indices permettent de remonter aux criminels ".
Rançon
Contacté par une collègue, le maire de Morarano-Chrome, Dimby Ravelojaona, reconnait : "Le kidnapping : en milieu rural] s'est multiplié au cours de ces cinq dernières années. Je ne sais pas très bien pourquoi, mais je pense que les voleurs de bétail enlèvent maintenant des personnes. Il n'existe presque plus de boeufs à voler. Et puis, kidnapper quelqu'un est plus facile que voler des bestiaux qui laissent des traces de pas nettes. " " Ils refusent d'arrêter de commettre des forfaits auxquels ils sont habitués. Ils continuent avec le kidnapping.
Dans la majorité des cas, les victimes sont des cultivateurs qui disposent de matériel agricole ou de terres arables ", souligne-t-il. À présent, trois personnes sont toujours détenues par des kidnappeurs suréquipés. Ces derniers ont réclamé cinquante millions ariary en échange de leur libération. Les forces de l'ordre font le nécessaire pour les sauver. Mises à part, les stratégies utilisées restées confidentielles, un couvre-feu de 21 heures à 3 heures du matin est en vigueur depuis mercredi à Ambatondrazaka et à Amparafaravola.