Le Coordonnateur de la plateforme Lamuka et président de l'ECIDé, Martin Fayulu, qui était devant la presse, ce jeudi 2 mars 2023, est revenu sur l'épineuse question de la sécurité dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Le " président élu" s'oppose farouchement à la présence des troupes de l'EAC sur le sol congolais et appelle, à cet effet, à une marche de résistance le 11 mars prochain à Kinshasa et sur toute l'étendue du pays.
Dans son allocution devant la presse, l'ancien candidat président de la RDC accuse le régime en place d'être à la base de ce qui se passe à l'Est du pays. Il confirme qu'au "regard du comportement de ceux qui dirigent le pays par défi, ce qui se passe en RDC, est tout sauf la démonstration des comportements des hommes engagés dans une guerre". Plus loin, il mentionne que "la complaisance couplée à la jouissance affichée, la non-implication du peuple et l'abandon des militaires au front (manque de nourriture et d'équipements appropriés); l'insouciance vis-à-vis des populations livrées à elles-mêmes et exposées aux violences, la signature des accords remettant en cause notre souveraineté démontrent à suffisance à la fois leur complicité et leur incompétence dans la gestion de cette situation".
C'est pourquoi, il maintient la marche du 11 mars pour : " Dénoncer et condamner l'agression dont notre pays est victime; Dénoncer et condamner la complicité et l'incompétence du pouvoir en place dans la conduite de la guerre contre l'agression rwandaise; Exiger le retrait immédiat des troupes de l'EAC de notre pays; Demander aux Nations Unies et à l'Union Africaine d'éloigner les éléments des FDLR de notre pays". Sinon, pour lui, la résistance patriotique reste la seule arme efficace pour sauver le pays en danger.
Plus loin, Fayulu considère que le fait pour Kinshasa de n'avoir pas amorcé la procédure de la rupture de toutes les relations diplomatiques avec ses agresseurs est considéré de "complicité". " Face à cette situation, le pouvoir de Kinshasa s'est montré incapable de décider de la fermeture de nos frontières, de la rupture des relations diplomatiques avec le pays agresseur et, pire de doter notre armée des moyens nécessaires pour défendre l'intégrité de notre territoire ", atteste-t-il.
Un coup monté ?
Pour ce qui est des difficultés dans l'opération d'enrôlement et d'identification notamment dans les entités en guerre, le coordonateur de Lamuka donne raison à la thèse soutenue par le professeur Paul Mahindo, laquelle atteste que " l"un des stratagèmes de Messieurs Kagame et Tshisekedi serait de brandir l'impossibilité d'organiser l'enrôlement des électeurs dans les territoires sous occupation du M23/RDF comme motif de glissement du mandat constitutionnel ". Quant à ce, Fayulu dit non. " Nous ne l'accepterons jamais! ", a réagi l'opposant qui rappelle qu'à ce jour, "en plus des 11 groupements passés sous occupation du M23/RDF en territoire de Rutshuru, aucun centre d'enrôlement n'a ouvert dans les 3 groupements non-occupés, à savoir Kanyaboyonga, Mutanda et Bukombo. Il en est de même du territoire de Masisi où 2 groupements (Kamuronza et Mupfuni Shanga) seulement sur 19 ont connu l'ouverture des centres d'enrôlement pendant moins d'une semaine".
Faiblesse diplomatique !
En outre, Fayulu pense que l'absence évidente de soutien de la part des organisations telles que l'UA, la SADC, la CEFAC et la CIRGL et donc isolement de la RDC ne peut se justifier que par "la faiblesse de la diplomatie congolaise et l'absence d'un leadership conscient des enjeux".