L'homme d'affaires tentait d'échapper à la prison mais il aura eu moins de chance que Prakash Chandra Dip. Il avait obtenu un sursis pour tenter d'obtenir la grâce présidentielle après le rejet de sa demande d'appel au Privy Council, mais la Commission de pourvoi en grâce n'a émis aucune décision. Il a donc été conduit à la prison de Beau-Bassin pour purger sa peine.
La Commission de pourvoi en grâce ne semble pas pressée de trancher dans le cas de l'homme d'affaires Rafiq Peermamode, condamné à 18 mois de prison en 2016. Le sursis que la cour lui avait été accordé à cet effet a pris fin le 31 janvier. Le 6 février, alors qu'il devait se présenter en cour intermédiaire pour soumettre l'avancement de ses démarches auprès de la Commission, Rafiq Peermamode était absent. Son fils a présenté un certificat médical attestant qu'il était admis en clinique depuis le 3 février. L'affaire avait été renvoyée au 16 février et il était à nouveau absent, selon ses dires, pour des raisons de santé. Si la cour lui avait accordé encore quelques jours pour se présenter, elle a finalement émis un mandat d'arrêt contre lui. Il a été traduit, mardi, devant la magistrate Ranjeeta Rajkumarsingh qui a ordonné à la police de le conduire à la prison de Beau-Bassin.
Espoir
Cependant, Rafiq Peermamode ne baisse pas les bras. Même s'il se retrouve en prison, le fait qu'il n'a toujours pas de réponse de la Commission représente un espoir pour lui, vu son âge et son état de santé. Cependant, la Commission qui reçoit des centaines de demandes par mois ne répond pas à chaque personne, surtout si sa demande a été rejetée. D'autre part, celle-ci ne semble plus pressée pour traiter les demandes depuis l'épisode de Prakash Chandra Dip. Si Rafiq Peermamode n'obtient aucune réponse, il n'aura d'autre choix que de purger sa peine en dépit de ses problèmes de santé.
Rappelons qu'en mars 2016, la cour intermédiaire a reconnu l'homme d'affaires coupable de trafic d'influence dans l'affaire Bel Air Sugar Estate. L'Independent Commission against Corruption l'accusait d'avoir sollicité un pot-de-vin de plusieurs millions de roupies pour obtenir un bail sur les Pas Géométriques des terres de Bel-Air et de Rivière-desAnguilles. La Cour suprême avait rejeté son appel de sa condamnation et sa demande d'appel au Privy Council. Le 22 décembre dernier, Rafiq Peermamode avait obtenu un sursis jusqu'au 31 janvier pour loger formellement une demande de grâce présidentielle.