Congo-Kinshasa: Processus électoral - La CNDH échange avec le Centre Carter

Le président de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) de la République démocratique du Congo (RDC), Paul Nsaapu Mukulu, assisté de la vice-présidente de cette institution citoyenne, Joëlle Mbamba Kona, s'est entretenu, le 3 février dans son cabinet de travail, à Gombe, avec une délégation du Centre Carter composée de Cyril Kulenovic (vote registration expert), Andrieu Sola Martin (electoral and political expert) et Francis Buhendwa (analyste juridique et politique).

L'entretien entre les deux parties a principalement tourné autour du processus électoral en cours dans le pays. Le Centre Carter, qui exploite la thématique élection et éducation civique, a présenté ses préoccupations à la CNDH concernant ce processus électoral en cours. Ces dernières ont trait notamment au calendrier électoral publié par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il s'agit, dans ce chapitre précis, de savoir si la Centrale électorale congolaise sera à même d'organiser les élections dans le délai prévu, au regard des contraintes logistiques, de la situation dans l'Est du pays ainsi que des finances. Notant que les acteurs impliqués dans la question des élections se regardent en chiens de faïence, la délégation du Centre Carter s'est également informée sur les mécanismes préconisés par la CNDH pour mettre tous ces acteurs politiques et sociaux autour de la table.

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Les assurances de la CNDH

Réagissant à ce questionnement, le président de la CNDH, Paul Nsaapu Mukulu, a admis que la situation des droits de l'homme est réellement très préoccupante dans le pays. Il a précisément fait allusion à l'agression du Rwanda, via le mouvement terroriste M23, contre la RDC. Pour lui, les graves violations des droits de l'homme qui se commettent pendant la période électorale peuvent effectivement perturber la tenue prochaine des élections, relevant que ceci intéresse au plus haut point la CNDH dans son approche " droits de l'homme ". A ce niveau, a-t-il fait savoir, la CNDH aura un rôle important à jouer.

Paul Nsaapu Mukulu a indiqué que dans un délai très proche, son institution envisage entrer en contact avec la Céni pour revisiter le protocole de collaboration existant entre les deux institutions, signé à l'époque de la Commission électorale indépendante. Il a également rassuré ses hôtes de l'organisation, par la CNDH, des activités de monitoring sur le terrain. Car, a-t-il fait savoir, la période électorale a toujours été jalonnée de beaucoup d'atteintes aux libertés fondamentales et aux droits de l'homme.

Il a, par ailleurs, précisé que pour mener à bien cette mission, la CNDH aura besoin d'un appui technique du Centre Carter pour la formation des observateurs de la société civile qui travailleront en étroite collaboration avec cette institution d'appui à la démocratie afin d'avoir des rapports de terrain bien documentés, au lieu de tomber dans le piège de la manipulation des uns et des autres.

Dupliquer une expérience réussie

Le président de la CNDH a également rassuré cette délégation sur la duplication d'une expérience positive que l'ancienne institution nationale des droits de l'homme avait menée avant les élections de 2006, pour former des observateurs des manifestations publiques issus de la société civile, en les déployant sur le terrain dotés d'un numéro vert de téléphone pour faire la récolte de toutes les violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales. A l'époque, a-t-il fait savoir, ce réseau d'observation était piloté par le comité d'accompagnement composé d'un membre représentant des institutions publiques, d'un membre de l'actuelle Monusco (représentant les partenaires internationaux) et d'un autre membre des organisations non gouvernementales (représentant la société civile congolaise). " C'est une expérience qui aura porté du fruit et que nous pouvons refaire pour avoir des rapports fiables des exactions policières avant, pendant et même après le scrutin ", a souligné Paul Nsaapu.

Il a demandé à la délégation du Centre Carter de communiquer à la CNDH le rapport de leurs contacts avec la Centrale électorale congolaise sur le fichier électoral, les opérations d'enrôlement en cours ou sur toute question liée au processus électoral. Pour Paul Nsaapu, cette institution citoyenne pourra utilement exploiter ce rapport dans les différentes rencontres qu'elle pourra avoir avec les acteurs politiques et sociaux intéressés par la question électorale.

Le Centre Carter, rappelle-t-on, s'est donné la prescription d'appuyer la mission d'observation électorale Cenco-ECC et de déployer les observateurs électoraux internationaux. Cette rencontre avec la CNDH est l'une des premières que la nouvelle équipe de cette institution d'appui à la démocratie a eue avec les partenaires extérieurs.

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