La décision a été prise au conseil des ministres vendredi dernier. Un regressive mark up sera désormais appliqué sur huit des 11 classes de produits pharmaceutiques. Cela inclut les médicaments biologiques, ceux utilisés pour traiter le cancer, le diabète, la tension artérielle et les problèmes cardiovasculaires. Les inhalateurs, vaccins et produits antiacides sont aussi concernés. Ce nouveau système s'appliquera à plus de 550 médicaments. Quant aux autres médicaments, la limite de la marge de profits des pharmaciens sera fixé à 30 %.
Pour rappel, le 19 avril dernier, Xavier Duval avait adressé une Private Notice Question au ministre du Commerce et avait demandé la mise en place de ce système pour soulager la population. Il avait rappelé que ce système figure parmi les recommandations de l'OMS et que les prix des médicaments augmentent de 30 % chaque année. En guise de réponse, Soodesh Callichurn avait fait savoir qu'un comité technique avait été mis en place et travaillait sur ce plan et déterminait les conséquences sur le secteur pharmaceutique. Après l'annonce du conseil des ministres, Xavier Duval s'est réjoui de la décision et a fait ressortir que cela découle directement de sa PNQ. "Cela veut tout simplement dire que les pharmaciens bénéficieront d'une plus grande marge de profit sur les médicaments moins coûteux, et une plus petite marge sur ceux dont les prix sont supérieurs. Ce qui va les encourager à commercialiser des produits moins chers au bénéfice des consommateurs." a-t-il dit.
L'accueil est différent du côté des pharmaciens. "La communauté des pharmaciens est déçue de cette décision", déclare Chetan Rambans Dookun, president de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM). "Cette décision est irrationnelle et illogique. Après une étude préliminaire effectuée, KPMG travaille sur un deuxième rapport. Celui-ci sera bientôt finalisé. Une rencontre est prévue avec les membres de l'exécutif, au plus vite, d'ici lundi ou mardi, pour discuter et décider de la marche à suivre. Cette fois-ci nous ne comptons pas rester tranquille."
En ce qui concerne les bénéfices des patients, le président de la PAM souligne que le mark up n'a rien à voir avec le prix. La valeur de la roupie a dégringolé, ce qui fait que même sans marge de profit, les prix continueront à grimper.