Madagascar: Présidentielle 2023 - Pas d'indifférence du gouvernement français

La France réitère qu'elle ne sera pas indifférente concernant les élections à Madagascar. Le ministère de Catherine Colonna s'est manifesté sur le sujet.

Dans une réponse qui a été adressée au sénat français, et en particulier au sénateur Républicains Etienne Blanc, le ministère français de l'Europe et des affaires étrangères a abordé le sujet sur les élections qui vont venir à Madagascar. Ce ministère dirigé par Catherine Colonna a affirmé que " la France est attachée à ce que les prochaines échéances électorales permettent la libre expression de tous les Malgaches ". Les dates prévues sont le 9 novembre et le 20 décembre pour tenir le premier et le second tour de la présidentielle. Elle doit se tenir " dans la sérénité et la transparence " souhaite, en effet, le gouvernement français.

Processus transparent

Le sujet surchauffe l'arène politique avec une opposition déjà à l'offensive pour tirer à boulet rouge sur la Commission électorale nationale indépendante et la Haute cour constitutionnelle. Mais le gouvernement reste imperturbable face aux attaques régulières de ses détracteurs. Les ministres et les élus de la majorité font bloc pour défendre les initiatives déjà déployées jusqu'ici par l'exécutif pour garantir un meilleur processus. " Notre volonté est d'aller aux élections dans un processus parfaitement transparent ", a déclaré récemment la porte-parole du gouvernement, Lalatiana Rakotondrazafy, sur la radio France internationale. Une ligne qui peut attirer l'attention des partenaires techniques et financiers.

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Préparatifs

Bien que les élections restent une affaire malgacho-malgache, les partenaires, toutefois, ne comptent pas perdre de vue le processus. La France réitère qu'elle ne compte pas " ingérer " mais ne veut également pas être " indifférente ", selon la déclaration du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, ce jeudi 02 mars. Lors de sa conférence de presse du 23 janvier dernier, l'ambassadeur français, Arnaud Guillois, a déjà annoncé cette position de son gouvernement sur les élections malgaches. Dans le concret, et selon toujours le département de Catherine Colonna, " la France travaille en lien avec ses partenaires présents dans le pays, notamment l'ambassadeur d'Allemagne, le coordinateur résident du système des Nations unies et la cheffe de la délégation de l'Union européenne ". Ces pays ont été déjà sollicités par l'exécutif pour discuter sur les préparatifs des élections.

45 milliards

Le gouvernement a déjà appelé à la table ronde les partenaires financiers, le vendredi 17 février dernier, pour discuter de l'avancement des préparatifs des prochaines élections présidentielles de novembre et décembre 2023. Les questions techniques y ont été abordées comme les aspects financiers. Toutefois, deux semaines après ce " dialogue politique " qui avait pour objet de créer " un cadre d'échanges et de discussions en vue de la mise en oeuvre des activités prioritaires ", aucune manifestation de soutien, surtout financier, n'a été publiée au niveau des chancelleries. La question de financement reste toujours épineuse pour l'exécutif dont le montant réclamé par la commission électorale reste largement au-dessus de la disponibilité à payer de la caisse de l'Etat suivant les chiffres avancés par la loi de finances initiale de 2023. 45 milliards d'ariary sont annoncés par le gouvernement, tandis que la Ceni réclame le triple.

Inclusivité

Le sénateur français, Etienne Blanc, a interpellé, le 26 janvier dernier, la ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, sur les élections à Madagascar. Après avoir évoqué le cas des deux anciens officiers français, Paul Maillot Rafanoharana et Philippe François, qui ont été condamnés par la justice dans une présumée tentative de coup d'Etat, ce sénateur Républicain du Rhône a partagé ses " inquiétudes (qui) sont grandissantes sur la stabilité politique du pays ". Selon ce dernier, " la communauté internationale est inquiète sur la bonne tenue de ces élections ". Et de poursuivre que " la révision consensuelle de listes électorales, le pluralisme des candidatures et l'inclusivité du processus électoral sont des étapes essentielles dans le processus démocratique du pays : ils ne doivent donc pas être entachés de soupçons ". La garantie d'élections libres, répondant aux normes de transparence les plus élevées, se doit ainsi, selon toujours Etienne Blanc, d'être exemplaire afin d'assurer un avenir politique stable pour tous les citoyens malgaches.

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