Madagascar: Perspectives économiques - Un taux d'inflation à deux chiffres à apprivoiser

Le dossier Madagascar a été approuvé par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international, FMI, dans le cadre de la troisième revue de la Facilité élargie de crédit, FEC.

Ce qui ouvre la voie au déblocage de la troisième tranche de cette potion financière, dans les 32 millions de dollars. Les échos des discussions tenues à Washington commencent à résonner au pays. Ainsi le FMI est toujours préoccupé par les dérives inflationnistes. Il prévoit un taux d'infla­tion en glissement annuel au-dessus des 10%. Ce qui contredit les prévisions de la loi de finances initiale, LFI, misant sur un taux d'inflation en dessous des 8%. Cette crainte du FMI est plus conforme au ressenti dans les portefeuilles des ménages, de plus en plus éprouvés par la valse des étiquettes sur les étals des épiceries.

Le FMI fait valoir " le contexte politique intérieur, le faible taux de vaccination de la population contre le coronavirus, et la situation dans le monde marquée par guerre en Ukraine, perturbant les transactions commerciales " pour soutenir ses appréhensions. Aussi, Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe du FMI a-t-elle encouragé la Banque centrale à revoir à la hausse ses taux directeurs si cette tendance inflationniste l'impose. Quant au taux de croissance de l'économie en termes réels du Produit intérieur brut, il se situerait à 4,2%, contre les 4,9% de la LFI.

La mise en branle des projets gravitant autour du Plan d'émergence de Madagascar, PEM, ne semble pas être suffisante pour avoir un peu plus de progression sur ce précieux indice macro-économique. Le taux de facilité de prêt marginal pour les banques primaires auprès de la Banque centrale est passé de 7,2 à 8,9 pour être à 10,10% de novembre 2021 au mois de février en passant par octobre. Le comité monétaire de la Banque centrale, en février, a décidé de maintenir ces taux imposés en octobre. Avec le taux de facilité des dépôts à 8,10%. Des banquiers ont soulevé un problème de limitation des liquidités par ces mesures restrictives.

Dont l'efficacité reste à prouver pour contenir l'envolée inflationniste. Alors que la relance de l'éco­nomie, mise à mal par la crise sanitaire, a besoin de financement, par des crédits alloués aux projets fiables. Il se peut donc que la Banque centrale soit amenée à revoir à la hausse les corri­dors de ses taux d'intérêt. Or, dans une économie dominée par le secteur informel, un circuit financier parallèle, prospère et florissant, échappe à ces outils financiers, à l'effet immédiat ailleurs. Par exemple, de telles décisions prises par la Banque fédérale américaine se répercutent sur l'économie et la finance mondiales. Ici, le doute est permis sur les résultats obtenus de ce type de stratégie tactique.

Enfin, Antoinette Sayeh prescrit " l'importance de l'adoption d'une loi sur la stabilité financière. Cette disposition légale, selon elle, renfor­- cerait le rôle de réglementation et de surveillance de la Banque centrale. ". Encore un devoir à la maison pour la partie malgache avant les prochains rounds d'observation.

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