Afrique de l'Ouest: Coopération Burkina Faso / France - Le départ définitif de la Force Sabre exigé

Le Collectif des leaders panafricains a exigé le départ définitif de la Force Sabre du Burkina Faso, le dimanche 5 mars 2023, lors d'une manifestation, au Camp Général Bila Zagré, à Kamboinsin.

La Force Sabre doit définitivement quitter le Burkina Faso. C'est l'exigence formulée par le Collectif des leaders panafricains (CLP), à l'endroit des responsables de cette unité militaire française, le dimanche 5 mars 2023, lors d'une manifestation, au Camp Général Bila Zagré, à Kamboinsin.

Parmi ces milliers de manifestants, l'on distinguait des pro-russes qui scandaient des slogans anti-français. " Oui à la Russie et non à la France ", pouvait-on lire, entre autres, sur des affiches. Le Collectif, à travers une lettre, a sommé la Force Sabre de quitter le Burkina Faso, au plus tard, le 28 mars 2023, délai de rigueur. " Passé ce délai, le Collectif ne saurait répondre des conséquences inévitables ", a déclaré le président du CLP, Moumouni Boly. " Nous sommes là pour parler de la présence devenue encombrante des soldats français dans notre pays.

Vous vous souvenez que le 18 octobre 2022, après un détour à l'Ambassade de France, nous avions transmis une correspondance aux militaires français de la Force Sabre en leur demandant de rentrer chez eux ", s'est-il adressé à la foule. Il a dit constater qu'un mois après, ils n'avaient pas bougé d'un iota d'où le rappel fait le 28 novembre 2022. Le 18 janvier 2023, a rappelé Moumouni Boly, le gouvernement burkinabè a signifié aux autorités françaises son souhait de voir partir les militaires français. " Nous voulons dire à la face du monde entier que plus de 15 jours après la date butoir, les soldats français rechignent à partir.

La présence illégale et forcée de ces militaires dans notre pays s'apparente plutôt à du mercenariat ", a-t-il martelé. Toutefois, le Collectif a félicité et encouragé les autorités burkinabè pour le " processus de décolonisation " enclenché, tout en les invitant à accélérer le départ sans délai de la Force Sabre. Le CLP a, en revanche, été en colère contre la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

La CEDEAO en déphasage avec les réalités

Pour le Collectif, la CEDEAO abusivement appelée la " CEDEAO des peuples " est en déphasage avec le nouveau vent de l'indépendance et de la souveraineté qui souffle sur le continent africain. " En effet, pendant que le Burkina et le Mali souffrent des affres du terrorisme et des attaques impérialistes, la CEDEAO n'a trouvé mieux à faire qu'à vouloir isoler et affamer les peuples du Mali, du Burkina et de la Guinée qui ne cherchent rien d'autre qu'à vivre en paix ", a indiqué M. Boly. Il a condamné l' " attitude paternaliste " de la CEDEAO de s'opposer farouchement au projet de fédération des trois pays. A entendre la responsable des femmes du Collectif, Aminata Zongo/Sawadogo, un appel a été lancé à toutes les femmes quel que soit leur religion à un triduum de jeûnes et de prière les 15, 16 et 17 mars prochain pour la paix au Burkina Faso.

" Nos enfants meurent dans les camps de bataille et cela n'est pas normal. Le 18 mars 2023, nous organiserons un meeting pour dire non à la perte de nos enfants. Nous sommes prêtes à aller sur le terrain s'il le faut ", a-t-elle soutenu. Le manifestant, Achille Korgho, a souhaité voir les femmes, les jeunes et les enfants, cesser de pleurer, les déplacés internes, rejoindre leur bercail et tous les Burkinabè reprendre leurs activités en toute quiétude. Quant au manifestant, Moctar Badini, il a renchéri que tous les soldats français qui sont toujours sur le territoire national sont des mercenaires car, pour lui, leur départ a déjà été acté.

 

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