Le Parti démocratique gabonais (PDG, le parti au pouvoir depuis 55 ans) vient de réaliser une belle prise ce week-end.
Jean Eyeghe Ndong a annoncé son retour au PDG à quelques mois de la prochaine élection présidentielle suivie des élections législatives et locales. C'est un nouveau coup dur pour l'opposition, minée par des querelles intestines.
Mais l'ancien pilier du camp de l'opposant Jean Ping est ferme : sa décision de regagner le parti d'Ali Bongo, le président gabonais, est le fruit d'une longue observation du contexte politique local et même international.
" En regardant la réalité gabonaise, je ne vois aucune perspective. C'est pourquoi j'ai pris la décision de regagner le PDG. Mais pas pour des raisons alimentaires, comme on peut facilement le dire. "
En 1980, il y a plus de 40 ans, Jean Eyeghe Ndong adhère au PDG à la demande personnelle d'Omar Bongo, fondateur de ce parti. Dernier Premier ministre d'Omar Bongo, il claque la porte après le décès de ce dernier en 2009. Il rejoint l'opposition et soutien Jean Ping en 2016. Richard Moulomba Mombo, de l'Alliance pour la renaissance nationale (Arena), ne s'étonne pas du retour de Jean Eyegue Ndong au PDG.
" Bon nombre ne sont jamais partis du système Bongo. Il y en a qui y sont de jour et de nuit, notamment les plus courageux et les plus cupides, et d'autres qui y sont de nuit uniquement. Ils retournent la queue basse vers la maison du père. "
Le Gabon organise trois scrutins en 2023. D'autres hommes politiques risquent bien de changer de parti durant cette période décisive.