La situation politique s'est tendue ce week-end au Soudan du Sud, après que le président Salva Kiir a limogé deux ministres vendredi soir. Une décision brutale, annoncée " sans concertation ", dénonce l'opposition dirigée par Riek Machar, qui partage le pouvoir avec son rival depuis 2018, au terme d'un fragile accord de paix.
Deux décrets présidentiels ont été lus vendredi soir sur l'antenne de la télévision publique sud-soudanaise, deux décisions polémiques. D'une part, la ministre de la Défense, l'opposante Angelina Teny, est limogée, de même que le ministre de l'Intérieur Mahmoud Solomon. D'autre part, le président a confié désormais le ministère de la Défense à son propre parti et, en échange, le ministère de l'Intérieur à l'opposition.
Le porte-parole du président, interrogé par l'agence Reuters, a dit qu'il ne pouvait communiquer " aucune raison " à ces décisions à ce stade. " C'est une procédure normale en général ", a-t-il dit, ajoutant qu'aucune décision n'avait encore été prise sur leurs remplaçants.
Or ces limogeages constituent une violation de l'accord de paix dit " revitalisé " de 2018, a aussitôt dénoncé le parti de l'opposant Riek Machar, dont Angelina Teny est par ailleurs l'épouse. Il s'agit d'un geste " unilatéral " pour le SPLM-IO, qui a aussitôt réuni, samedi, son bureau politique.
Samedi toujours, le président Salva Kiir et son opposant Riek Machar se sont rencontrés pour évoquer la situation. Rien n'a encore filtré sur l'issue de cette réunion.