Afrique Centrale: Quelles conclusions devons-nous tirer ...

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Au terme de la visite éclair qu'Emmanuel Macron vient d'effectuer en Afrique centrale - quatre capitales visitées en quatre jours ! -, telle est bien la question que les observateurs de la scène africaine se posent aujourd'hui. Ceci parce que, hormis les longs débats qui ont marqué à Libreville la deuxième édition du " One Forest Summit ", le président français n'a partagé que quelques heures avec les dirigeants des pays concernés - Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo - auxquels est venue s'ajouter inopinément la Centrafrique dans les coulisses de ce même sommet.

Ces échanges brefs sont d'autant plus étonnants que situé au coeur de l'Afrique, le Bassin du Congo occupe une place de plus en plus grande dans la stratégie des grandes puissances, ce dont témoignent les multiples actions diplomatiques, économiques, financières, culturelles qu'y mènent la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie et l'Europe. Certes chaleureux, les échanges entre le locataire du Palais de l'Elysée et les présidents africains n'ont malheureusement pas été accompagnés comme ils auraient dû l'être en bonne logique par la visite des lieux historiques où s'étaient créés dans le passé les liens du temps présent et par la conclusion de nombreux accords de partenariat qui auraient permis de resserrer ces mêmes liens.

Que la visite d'Emmanuel Macron au coeur du continent n'ait pas été bien préparée est une conclusion évidente que de nombreux responsables africains, mais aussi français et européens formulent aujourd'hui de façon claire bien que très discrète. Elle témoigne du fait que celles et ceux qui entourent le président français n'ont pas une vision juste de l'évolution de cette partie du monde alors que celle-ci en devient l'un des acteurs incontournables.

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Cette attitude est d'autant plus étonnante que les propos tenus, vendredi soir, devant la communauté française du Congo, réunie dans les jardins de la très historique Case de Gaulle, ont confirmé le fait qu'Emmanuel Macron a bien compris, lui président de la République et chef d'Etat, la place croissante que le Bassin du Congo occupe au sein de ce vaste et potentiellement très riche continent. Ce qui l'a amené à demander de façon explicite à ses concitoyens présents, dont beaucoup sont d'ailleurs dotés d'une double nationalité, de s'engager plus que jamais dans le développement et la croissance du Congo qui occupe le coeur de l'Afrique centrale.

Pour dire, ou plutôt écrire tout ce qui précède de façon encore plus claire, la France, en ce début de millénaire, n'a pas d'autre choix que de resserrer ses liens avec les nations qu'elle a colonisées et qui, redevenues indépendantes, il y a un peu plus de quarante ans, s'emploient à édifier dans le temps présent une communauté régionale qui sera à bref délai l'une des plus riches, des plus dynamiques du monde moderne.

Son propre destin en dépend aujourd'hui très directement.

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