L’industrialisation progresse lentement en Afrique même si, selon la Bad, certains pays ont acquis des capacités de production sophistiquées. Selon un rapport de la Bad, réalisé en collaboration avec l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), quatre pays d’Afrique du Nord figurent dans le Top 10 de l’Indice de l’industrialisation en Afrique dans lequel l’Algérie est absente. L’information est rapportée par le 360 Afrique ce 07 Mars 2023.
Selon cette source, le développement et la réduction de la dépendance de l’Afrique du reste du monde passent par l’industrialisation. Celle-ci va permettre l’exploitation des ressources naturelles abondantes du continent, générer des emplois pour une jeunesse nombreuse et contribuer au développement des marchés intérieurs. Ainsi, selon la Banque africaine de développement (Bad),« toutes les stratégies de développement de l’Afrique -depuis les Objectifs de développement durable jusqu’au Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (2011) de l’Union africaine, en passant par l’Agenda 2063- identifient l’essor industriel comme la pierre angulaire de la croissance inclusive, de la création d’emplois décents et de la réalisation. De nombreux autres objectifs de développement ».
Malheureusement, et en dépit des déclarations d’intention, la transformation industrielle accuse un retard considérable au niveau du continent. D’ailleurs, selon la Bad, «la part de l’Afrique dans la production manufacturière mondiale a baissé au cours des dernières décennies, tombant en deçà de 2% du niveau mondial ». Et c’est pour contribuer à corriger ce retard que l’institution panafricaine a inscrit l’industrialisation du continent parmi ses 5 axes prioritaires.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le rapport intitulé « Indice de l’industrialisation en Afrique » initié par la Banque africaine de développement (Bad), en collaboration avec l’Union africaine (Ua) et l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (Onudi) évaluant le degré d’industrialisation des pays africains.
Le rapport a passé en revue 52 pays africains durant la période 2010-2019, sur les 54 que compte le continent (la Somalie et le Soudan du Sud étant exclus faute de données). Il ressort de ce classement que le quintile supérieur du classement de l’indice de l’industrialisation de l’Afrique (IIA) est composé de l’Afrique du Sud avec un score de 0,8404, suivi du Maroc (0,8327), de l’Egypte (0,7877), de la Tunisie (0,7714), de Maurice (0,6685), d’Eswatini (0,0,6423), du Sénégal (0,6147), du Nigeria (0,6046), du Kenya (0,6029) et de la Namibie (0,6014). La Côte d’Ivoire et le Ghana, deux pays phares en Afrique de l’ouest, ne figurent pas dans ce top ten.
Selon le rapport, «la plupart des pays africains progressent, quoique lentement, dans leur développement industriel», ajoutant que «quelques pays ont déjà acquis des capacités de production sophistiquées».
Pour établir son classement, la Bad s’est basée sur trois indicateurs : « Performances (production industrielle, exportations…),« Déterminants directs» (capital, main d’œuvre…) et «Déterminants indirects» (environnement des affaires, stabilité macroéconomique, solidité des institutions, infrastructures…).
«Le Maroc est l’une des économies manufacturières les plus solides d’Afrique, enregistrant une amélioration constante pour toutes les dimensions de l’Indice depuis 2010. Le gouvernement a accordé la priorité au développement industriel, notamment dans le secteur automobile et, entre 2015 et 2018, il a porté sa part dans la valeur ajoutée manufacturière totale de l’Afrique de 1,7 % à 7,6%. Le Maroc exporte du matériel de distribution électrique, des véhicules à moteur, des engrais et des vêtements pour femmes vers les marchés mondiaux tels que l’Europe, les États-Unis et le Brésil », souligne la Bad.
La Bad ajoute que «la forte performance à l’exportation a permis au pays de devenir le deuxième exportateur de biens manufacturés sur le continent, après l’Afrique du Sud. Le Maroc réalise désormais 21,2% de ses exportations d’articles manufacturiers en Afrique, devançant nettement ses concurrents directs comme la Tunisie et l’Egypte ».