Des bidons jaunes sous le placard des chambres des patients parfois délaissés, l'hôpital manara-penitra d'Antsiranana est au plus bas, c'est le moins qu'on puisse dire.

Un problème auquel il faut remédier, sinon, l'établissement participerait à la hausse du taux de mortalité de la ville de Diego-Suarez ! Cela ne date pas d'aujourd'hui que la population se plaint de la qualité du service des infirmiers de l'hôpital de Tanambao I Antsiranana. " Ils ne sont pas aimables ces infirmiers, ils nous crachent des mots blessants. Et ça me touche beaucoup alors que j'ai un malade à soigner ", disait un jeune homme qui accompagnait son oncle malade. " Un jour, je m'en souviens bien, mon frère était victime d'un accident, nous nous sommes rendus à l'urgence, un jeune homme était à l'accueil, recroquevillé sur son téléphone, il est resté indifférent face à mon frère qui avait le front ouvert. Ce n'est pas normal ! " avance un autre.

Les témoignages sont tellement longs. Il s'avère que ce centre de santé, inauguré en 2012, ne gagne pas le coeur des habitants. Faut-il rappeler que ce sont des vies qui sont entre leurs mains ? Certes, il faut le dire en toute franchise que les docteurs de cet établissement accomplissent aimablement leur travail. Ils respectent le serment d'hippocrate. Cependant, certains infirmiers et stagiaires n'accueillent pas comme il se doit les malades. " La santé est-elle uniquement pour les riches ?" se demande un des malades aguerris des mauvaises habitudes du petit personnel.

Apparemment, ils regardent comment le malade et son accompagnateur sont vêtus. " ils ne sont certainement pas là pour un défilé de mode ". Peut-être que la santé s'achète chez manara-penitra ! Telle est l'atmosphère dans ce beau bâtiment, tendu, suivant le rythme et l'anxiété extrême des familles au chevet de leurs malades.