Suspendu par le gouvernement en novembre 2019, le projet Base Toliara continue, jusqu'à présent, de nourrir les débats au sein de la population tuléaroise.
Les débats entre pro et anti-réouverture du projet se situent, entre autres, au niveau des impacts de cette industrie minière sur la santé publique. Politiciens, environnementalistes et autres communautés se sont livrées depuis dans une bataille d'idées pour l'arrêt définitif pour les uns et pour sa reprise pour les autres.
Urgence
Pour la population de Tsianisiha, une des communes concernées par le projet, la position a toujours été la même : la réouverture de Base Toliara est une urgence en raison, notamment des nombreux avantages socioéconomiques que la région Atsimo Andrefana, en particulier, et le pays, en général, peuvent en tirer. Emplois décents infrastructures publiques, formations professionnelles, taxes, redevances, et ristournes, nouveaux marchés pour les entreprises locales, constituent autant d'enjeux économiques mis en avant pour les partisans de la reprise du projet. Le maire de Tsianisiha, Doddy Jummerman Rakotomavo, s'est fait récemment le porte-parole de la population de Tsianisiha, pour réclamer, une fois de plus, cette réouverture : " La population de Tsianisiha, demande au président de la République d'ouvrir Base Toliara car ce projet pourra donner des emplois aux jeunes " a-t-il déclaré en notant au passage que le projet a, notamment, eu le mérite d'avoir formé la population dans les techniques de culture des légumineuses afin d'approvisionner la compagnie qui en période de fonctionnement utilise des sites de restauration pour son personnel .
Vie plus décente
Même refrain du côté des associations de femmes opérant à Toliara, lesquelles veulent tout simplement une vie plus décente que la pauvreté extrême qu'elle traverse actuellement. " Nous nous adressons au président de la République pour qu'il prenne les mesures nécessaires pour la réouverture de Base Toliara dans les meilleurs délais. Si ce projet redevient opérationnel, nous pourrions de nouveau mener une vie normale avec notre métier dans le secteur agricole où nous aurions pu bénéficier des appuis de cette entreprise " scande la représentante des femmes d'Andoharano. Pour Victorine Pélagie, représentante des femmes de Tsiafanoky, " la réouverture de Base est la garantie d'un nouvel épanouissement puisque le projet permettra, entre autres, à nos jeunes de retrouver de l'emploi ". Bref, la réouverture de Base Toliara est devenue une question vitale dans la partie Sud du pays. La balle est dans le camp des autorités étatiques.