Madagascar: Ambassade de Madagascar à Paris - Grève effective du personnel

Les activités au sein de l'ambassade reprennent ce jour mais les employés refusent de recevoir les ordres du Premier Conseiller.

Arrêt de toutes les activités et services au sein de l'ambassade de Madagascar à Paris. En effet, conformément à ce qui a été annoncé dans le préavis de grève déposé le vendredi 3 mars dernier auprès du Ministère des Affaires Étrangères, les employés sont entrés en grève hier. Ces derniers ont fermé l'ambassade et ont installé des banderoles et pancartes devant l'entrée, mais aussi sur le bâtiment de l'ambassade de Madagascar au 4 Avenue Raphaël, 75016 Paris. Le personnel revendique l'abrogation de la nomination de Mamonjisoa Randimbiarisoa Ramiakoalisoa, premier conseiller auprès de l'ambassade de Madagascar en France. Harcèlement moral permanent, infantilisation, dénigrement, invectives, rabaissement, abus de pouvoir et insultes, menace permanente d'avertissement et de rapatriement du personnel, menace permanente de rupture de contrat pour les ECD, incompétence, ignorance de l'Administration, illégalité de statut de maintien en fonction et résidence illégale dans la chancellerie, ainsi que le traitement inhumain du personnel, ce sont, entre autres, les motifs évoqués par les employés. Ces derniers soutiennent que les agissements du premier conseiller provoquent la frustration, la peur, la démotivation, l'atmosphère délétère au travail. Son comportement affecterait même la santé mentale et physique du personnel.

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Victimes

Les grévistes dénoncent aussi le fait que depuis sa nomination en 2019, le premier conseiller d'ambassade à Paris occupe le 7e étage du bâtiment de l'ambassade sans payer aucune charge ni facture. D'après les explications, toutes les dépenses relatives à son hébergement à l'ambassade seraient prises en charge par l'Etat malgache. Mamonjisoa Randimbiarisoa alias Michou est aussi accusée d'avoir commis différentes sortes d'abus non seulement à l'endroit de ses collaborateurs au sein de l'ambassade mais aussi à l'encontre des fonctionnaires et dirigeants en mission en France. Parmi ses victimes figurerait une ministre qu'elle a renvoyé du salon VIP alors que le membre du gouvernement était en mission officielle dans l'Hexagone avec le Premier ministre.

Extraterritorialité

La manifestation d'hier a été organisée dans le but d'attirer l'attention des dirigeants par rapport à ce qui se passe à l'ambassade malgache à Paris. Pour exprimer leur bonne foi, les employés ont pris la décision de reprendre leur travail dès ce jour. Un " avis aux usagers " annonçant la reprise des services, signée par l'ambassadeur Olivier Rija Rajohnson, a été affichée devant l'ambassade hier. Pour le moment, on ignore la vraie position du numéro Un de l'ambassade par rapport à cette affaire. Hier, il a été présent dans les locaux de l'ambassade pour discuter avec le personnel mais jusqu'à l'instant où nous mettons cet article sous presse, nous n'avons pu obtenir aucune information sur les tenants et aboutissants de cette discussion. On ignore également si l'ambassade a réellement engagé une poursuite judiciaire contre les leaders de cette grève, conformément à ce qui a été annoncé pendant le week-end. Et ce, même si on sait qu'il est aberrant de croire qu'une telle initiative puisse aboutir. Principe d'extraterritorialité oblige. Après la journée de grève d'hier, le personnel annonce sa décision de ne plus recevoir aucun ordre de la part de Mishou Randimbiarisoa. Joint au téléphone, un des employés grévistes a laissé entendre qu'une éventuelle reprise de la grève n'est pas à écarter au cas où les autorités décident de jouer la sourde oreille. A travers une publication sur son compte Facebook, Rinah Rakotomanga, ancien employé de l'ambassade de Madagascar en France, a exprimé son soutien aux grévistes.

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