Algérie: Chikhaoui Zohra (105 ans), symbole de sacrifice et de fidélité à l'Algérie

ORAN — Chikhaoui Zohra, mère du martyr Kerroum Kouider et du défunt moudjahid Kerroum Noureddine, compte parmi les femmes algériennes ayant consenti de précieux sacrifices pour libérer l'Algérie du joug colonial français.

A l'âge de 105 ans, elle se souvient avec fierté comme si cela datait d'hier de ses précieux sacrifices et de sa douleur suite à la perte de son fils tombé en martyr et à l'emprisonnement de son deuxième fils pendant 5 années.

Née à Sebdou dans la wilaya de Tlemcen en décembre 1918, cette mère-courage, récemment distinguée par la direction des Moudjahidine et des ayants-droit d'Oran à l'occasion de la Journée nationale de l'émigration, est fière d'avoir enfanté Kerroum Kouider, tombé au champ d'honneur en 1957 dans la périphérie de la ville d'Ouled Mimoune, à Tlemcen, à l'âge de 21 ans et d'un combattant, Kerroum Noureddine, qui a rejoint les rangs de la Glorieuse Armée de libération nationale en 1957 à l'âge de 16 ans et qui fut arrêté très tôt et incarcéré jusqu'à l'indépendance.

Mme Chikhaoui, qui vit avec sa fille et sa petite-fille dans la ville d'Arzew, a confié à l'APS qu'elle avait beaucoup soufferte pour élever, seule, ses cinq enfants (le martyr, le moudjahid et trois filles) après la mort de son mari.

Elle se rappelle aussi quand son fils Kouider décida, après la mort de son grand-père, d'abandonner ses études à la faculté de médecine d'Alger et de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille.

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Ses sacrifices ne se sont pas arrêtés là, puisque son fils cadet, Noureddine, a rejoint, à 16 ans, les rangs de l'ALN et travailla à la fabrication de bombes et d'explosifs avant d'être arrêté par les autorités coloniales et emprisonné.

En dépit de toutes ses souffrances, cette femme au grand coeur demeura patiente et croyante, motivée par l'espoir de vivre dans une Algérie libre et indépendante. La délivrance vint avec l'indépendance du pays et la libération de son fils emprisonné qui a rejoint, ensuite, l'Ecole nationale d'administration et assumé plusieurs fonctions au service du pays, dont celle d'ambassadeur avant de prendre sa retraite. Il décéda en 2014.

Les filles de Hadja Zohra, qui l'ont accompagnée à la cérémonie d'hommage, ont exprimé leur fierté d'être soeurs d'un martyr et d'un moudjahid et les filles d'une femme-courage.

A 105 ans, Chikhaoui jouit d'une excellente mémoire et de la capacité de communiquer avec les autres malgré son ouïe faible. Toujours active, elle gère à sa manière son quotidien et bénéficie de soins particuliers de la part de ses filles et de ses petits-enfants.

La directrice des moudjahidine et des ayants- droit de la wilaya d'Oran, Khadidja Bahloul, a indiqué que Chikhaoui Zahra est aujourd'hui la seule mère de chahid encore en vie dans la wilaya d'Oran. Elle est bien considérée et respectée, et reçoit des visites périodiques, en plus de la prise en charge sanitaire et sociale, a-t-elle assuré.

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