Nicholas Haysom met en garde à propos de la stabilité politique très précaire au Soudan du Sud. Pour le chef de la mission des Nations unies dans le pays, cette année 2023 est déterminante pour l'organisation des élections prévues fin 2024 et pour l'instauration d'une paix durable. Malgré l'accord de paix signé en 2018, les affrontements intercommunautaires, les enlèvements et les violences sexuelles s'accroissent dans ce pays déchiré par une guerre civile depuis 12 ans.
C'est devant le Conseil de sécurité de l'ONU que son émissaire, Nicholas Haysom, a présenté le rapport de la Minuss (Mission des Nations unies au Soudan du Sud), mardi 7 mars. Le diplomate sud-africain a affirmé que " 2023 est l'année du "ça passe ou ça casse" " pour appliquer l'accord de paix signé en 2018 et préparer des élections crédibles, dans un contexte d'" escalade rapide " des violences, notamment dans les régions Équatoria et du Haut-Nil.
Nicholas Haysom s'est également inquiété de la persistance " des conflits à la dimension de plus en plus ethnique qui menacent de défaire une paix chèrement acquise " au sein du Soudan du Sud, fondé en 2011 et pays le plus jeune de la planète.
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Cette sortie du chef de la Minuss intervient trois jours après que le président sud-soudanais, Salva Kiir, a décidé unilatéralement de limoger les ministres de la Défense et de l'Intérieur, issus des rangs de son rival, Riek Machar, le vice-président avec lequel il partage le pouvoir depuis l'accord de paix, revitalisé ces derniers mois.
Les autorités de transition ont convenu d'un retour à l'ordre constitutionnel pour fin 2024, voire début 2025, alors que les besoins d'urgence ont augmenté de 5% en un an, selon le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires.