Mardi 7 mars, une quinzaine d'organisations de la société civile se sont réunies pour interpeller citoyens et autorités au sujet de leurs inquiétudes quant aux élections à venir, notamment la présidentielle en fin d'année. Budget en berne, calendrier non arrêté, absence quasi-totale de communication à propos des communales et municipales censées se dérouler avant la présidentielle... Face à la presse, elles ont listé une série de changements à réaliser pour éviter " une nouvelle crise ".
" Nous abordons l'année électorale sans la sérénité nécessaire à son bon déroulement " a prévenu d'entrée de jeu la porte-parole de la quinzaine d'ONG signataires. Parmi les solutions avancées pour désamorcer les foyers de tensions existants, elles proposent amender les lois électorales pour les améliorer. Une recommandation répétée depuis des années, explique Tsimihipa Andriamazavarivo, coordinateur de l'ONG Tolotsoa, organisation dédiée au développement et à la promotion de la démocratie :
" Au cours des élections de 2013 et 2018, on a remarqué les manquements de la loi, dans le sens où, par exemple, notre loi électorale pose des principes, mais cette même loi ne prévoit pas de sanction pour ceux qui ne respectent pas ces principes. Ça ouvre la voie à un sentiment d'impunité général. C'est un peu le cri de la dernière chance. Chaque année, chaque session parlementaire est une opportunité d'apporter ces changements-là, pour avoir des élections plus transparentes, inclusives et acceptées par tous. "
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La société civile appelle également le FFKM, ou le " Conseil oecuménique des églises chrétiennes " en français, à faire le médiateur, et ce dès maintenant. Tsimihipa Andriamazavarivo reprend :
" Historiquement, le FFKM a toujours joué un rôle dans l'apaisement des tensions. Et ce serait plus idéal si on faisait ça avant d'éventuels troubles ou conflits post-électoraux. De façon à prévenir, ce qui est toujours mieux que guérir. Nous leur demandons de créer cet espace de dialogue, de façon à peut-être pointer les sujets de dissensions et permettre, in fine, que ces futures élections fassent l'unanimité entre toutes les parties. "
Un dialogue, insiste la société civile, qui doit venir en complément du processus en cours, et non retarder ou bloquer la tenue des dites élections.
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