Un appel au dialogue a été lancé, mardi 7 mars, par l'Association nationale des imams et oulémas. À moins d'un an de la présidentielle, prévue le 25 février 2024, le climat politique est crispé entre pouvoir et opposition qui ont multiplié ces dernières semaines des mobilisations aux allures de démonstrations de force. De quoi inquiéter les chefs religieux musulmans du pays.
L'Institut islamique de Dakar était rempli, ce mardi 7 mars. Les imams, oulémas ou leurs émissaires sont venus des 14 régions et 46 départements du pays. " L'heure est grave " pour le président de l'Association, l'imam El Hadj Oumar Diène : " Notre pays traverse un moment difficile, secoué par un vent de phénomènes non contrôlés, de paroles agressives, menaçant sa stabilité. Privilégions le civisme et le dialogue, tout en respectant les lois qui régissent nos institutions. "
Dans un contexte marqué par des procédures judiciaires visant l'opposant Ousmane Sonko - pour des accusations de viol et de diffamation -, par le silence du président Macky Sall sur une éventuelle candidature à un troisième mandat, et des appels à la " résistance " ou " au combat ", l'imam Moctar Ndiaye appelle à la responsabilité :
" Nous lançons un appel solennel aux acteurs politiques afin que la paix et la stabilité puissent véritablement régner d'ici l'horizon 2024. Ici, au Sénégal, nous sommes des régulateurs, des fédérateurs, des modérateurs très écoutés. Nous lançons aussi un appel au respect des chefs religieux, à ce qu'ils ne soient point stigmatisés. "
Un appel qui sera relayé dans les mosquées pour la prière, ce vendredi 10 mars.