La tension est vive à Bambilor, entre les promoteurs impliqués dans la réalisation des logements sociaux et les détenteurs de titres de propriété sur le site choisi par la CDC et d'autres promoteurs privés. Face à la presse, ces derniers ont dénoncé un forcing et des intimidations dont ils font l'objet. Aujourd'hui, ces occupants disent ne pas s'opposer au projet de l'Etat, mais exigent d'être indemnisés et relogés.
Le feu couve à nouveau à Bambilor, sur le site qui faisait l'objet du titre 4859/R, plus connu sous le titre de Bertin. Des propriétaires de maisons et de vergers sont dans une situation d'inquiétude et menacent de laisser leur vie, contre ceux qui veulent les exproprier sans droit. En effet, le site objet du litige est une partie qui a été distraite du titre Bertin et enregistré sous le numéro 1975/R, avec une superficie de 200 ha.
A en croire les occupants, leurs propriétés leur sont disputées aujourd'hui ; des structures de l'Etat et des promoteurs privés réclament chacun des dizaines d'hectares pour la construction de logements sociaux. Le problème est que ces privés et cette structure étatique, la CGIS qui agit au nom de la CDC, ont entrepris des activités de démolition et de bornage, sans aucune discussion ou rencontre préalables. "Le site où nous sommes aujourd'hui est distrait de ce titre foncier appelé Bertin et on lui a donné le numéro 4859/R. Ce site s'étendait sur 200 ha. Maintenant qu'on réclame 49 hectares pour la Caisse des dépôts et consignations (CDC), on se pose des questions : que sont devenus les 51 autres ha ? Qu'est-ce qui se cache derrière cette affaire-là ?", a expliqué Bira Cissé, porte-parole du collectif "And Sammeu sa moomel".
Ces propriétaires disent soupçonner une volonté d'accaparement du foncier, sous le couvert de programmes de logements sociaux car toute la zone jusqu'à Déni est en train d'être partagée. C'est pourquoi il se pose des questions sur les réelles motivations de la CGIS et des autres, surtout sur les premiers hectares qui lui avaient été attribués ; la CDC n'a pas exploité la moitié alors qu'aujourd'hui on parle de projet d'extension.
"Bambilor c'est du social, ce sont des logements sociaux, "entre guillemets, à coût des dizaines de millions". Et pourquoi Bambilor seulement et pas les autres régions pour des logements sociaux de la CDC... ? On se pose beaucoup de questions finalement ". Toutefois, ces occupants et propriétaires disent ne pas vouloir s'inscrire dans une logique de confrontation, mais souhaitent être associés à des discussions pour les modalités d'indemnisation. Car ils ne sauraient être question de s'opposer à un projet d'utilité publique. Mais, au lieu de cela, les autorités, le maire de la commune, le responsable de la structure incriminée et les autres promoteurs privés refusent de les rencontrer.
Pis, ce sont des milices et des brigades privées qui sont envoyées pour les intimider, pendant que leurs engins sont en train de faire leur entreprise de démolition et de bornage. Face à cette situation, ils lancent un appel aux autorités pour faire entendre raison et que des discussions soient ouvertes avec ces différents promoteurs. "Si l'Etat, à travers la CDC, a pris la décision de faire des logements ici, il est normal que les propriétaires soient indemnisés correctement et qu'ils reçoivent des parcelles d'habitation", disent-ils en choeur.