Sénégal: Pour une adhésion globale à la loi sur la parité - Amadou Mame Diop prône un travail pédagogique de communication

En séance de travail, lundi, avec son homologue et hôte québécois, Nathalie Roy, le Président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, estime qu'il faut un travail pédagogique de communication sur la loi sur la parité pour une adhésion de tous.

À la tête d'une forte délégation, la Présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Nathalie Roy est, sur invitation de son homologue sénégalais, Amadou Mame Diop, en visite au Sénégal depuis samedi dernier. Lundi, les deux Présidents et leurs différents collaborateurs se sont entretenus sur des sujets portant sur la place de la femme en politique et sur la diversité des expressions culturelles et la diffusion des contenus locaux. S'agissant du premier thème, Amadou Mame Diop a évoqué les avantages de la loi sur la parité pour les femmes.

À son avis, grâce à cette loi, les femmes occupent, aujourd'hui, presque la moitié des sièges à l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives du 31 juillet 2022. Elles sont 76 femmes contre 89 hommes sur les 165 députés, soit la plus forte proportion de tous les pays de la région. Mieux, ajoute-t-il : " le Sénégal se classe premier en Afrique de l'ouest et au deuxième rang derrière le Rwanda en Afrique. Il est au 18e rang dans le monde pour la parité entre hommes et femmes au Parlement. Le Sénégal a réalisé des progrès considérables en termes de participation des femmes à la vie politique si l'on se réfère à ses 22% de députés femmes siégeant à l'Assemblée nationale, lors de la législature de 2007 à 2012 ". Cependant, il a indiqué que la loi ne suffit pas, à elle seule, pour changer les choses. " Un travail pédagogique de communication sur ce qu'est la loi sur la parité devrait être fait pour une meilleure adhésion de tous.

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Car beaucoup font la confusion entre la lutte pour les droits des femmes et la guerre des sexes ", a soutenu le Président Diop. Par ailleurs, il indique que la parité politique ne doit pas être considérée comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen de contribuer à l'égalité effective entre les hommes et les femmes dans tous les domaines. Il s'agit, à son avis, de considérer que l'égalité et l'équité de genre ne sont que les premières conditions éthiques et politiques d'un réel progrès social et économique. Pour ce qui est du deuxième thème, le Président Diop a rappelé que la promotion de la diversité culturelle et la diffusion des contenus locaux sont des enjeux importants pour la préservation de l'identité culturelle et pour le développement économique et social.

OUMAR YOUM, PRÉSIDENT DU GROUPE BBY

" Il faut mettre en place une loi sur la place des femmes dans la fonction publique "

S'exprimant sur le thème relatif à la place de la femme en politique, le Président du groupe parlementaire " Benno bokk yaakaar " (Bby), Oumar Youm, a indiqué que cette loi sur la parité n'est qu'une justice qui est rendue aux femmes. " Cette loi sur la parité doit être mise en oeuvre de manière pleine, mais au-delà de la loi sur la parité, il faut mettre en place une loi sur la place des femmes dans la fonction publique de manière générale pour avoir une société égalitaire où l'homme et la femme, ensemble, construisent le progrès et le développement ", souligne-t-il. Selon lui, il y a eu un accord qui a été signé entre les deux assemblées pour permettre d'avoir des échanges sur des ateliers de formation et de capacitation afin que les femmes parlementaires puissent assister à des séminaires de leadership.

Réagissant sur le même sujet, le Président du groupe parlementaire de la coalition Wallu Sénégal, Lamine Thiam, a d'abord rappelé le rôle de l'ancien Chef d'État, Me Abdoulaye Wade par rapport à l'évolution des femmes dans l'espace politique. Ensuite, il pense que " pour que la femme puisse s'affirmer davantage dans la politique, il faut l'encadrer, l'émanciper. C'est-à-dire travailler pour le renforcement de son leadership ".

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