Madagascar: Atsimo-Andrefana - Préparation bâclée de l'arrivée du cyclone Freddy

Nombreux habitants sont pris au dépourvu car ne se sont pas ou se sont mal préparés à la catastrophe provoquée par la forte tempête.

Je n'ai jamais vécu une telle situation depuis que je vis à Toliara. Des vents violents et des pluies battantes depuis des jours me font carrément peur. J'ai vraiment cru que le vent était en train d'arracher une à une les tôles de notre maison" raconte une mère de famille habitant le quartier de Tanambao Morafeno à Toliara. En effet, il n'a pas cessé de pleuvoir depuis vendredi et le vent a soufflé sans cesse depuis dimanche soir. Les neuf districts composant la région Atsimo Andrefana n'ont pas été épargnés par le cyclone Freddy qui est devenu une forte tempête tropicale depuis dimanche. Quatre districts sont en alerte rouge à savoir Toliara I et II, Morombe et Betioky. Les fleuves de la région notamment Fiherenana, Onilahy et Linta connaissent une affluence inhabituelle.

"Quand le cyclone Freddy est entré à Madagascar au début du mois de février, les informations sur sa puissance ont vite gagné les âmes permettant plus ou moins des préparations aux communautés. Mais quand il était passé dans le district d'Ankazoabo et qu'il n'a presque pas plu et aucun dégât rapporté, les gens ont eu tendance à minimiser les impacts du cyclone. Cette fois-ci, après un détour au Mozambique, il est revenu et a frappé fort, laissant de nombreux ménages dans la difficulté", lance un observateur à Toliara.

Hier en effet, une femme a été emportée par les eaux dans la commune de Tandrano, district d'Ankazoabo.

Informations

Personne n'a anticipé l'écroulement du mur de la prison centrale de Toliara, ni la montée rapide des eaux dans les quartiers de Motombe, Kihembe et Mahavatse. À peine si les habitants ont su que le gymnase couvert sert de site d'hébergement aux sinistrés. Les informations n'ont pas circulé correctement car les chaînes de radio et de télévision ont aussi été victimes de la longue coupure d'électricité. Toliara est dans le noir depuis dimanche dernier, suite au passage du mauvais temps, informe la Jirama Toliara. Les membres représentants du Comité de gestion des risques et des catastrophes dans les districts et les communes rapportent périodiquement sur la situation dans les localités. Le temps qu'il fait, les dégâts constatés et recensés sont indiqués dans leurs rapports via sms ou whatsapp.

Ils soulignent fréquemment que des organisations au préalable ont été menées afin de se préparer à la catastrophe. Mais la réalité semble être toute autre. "Nous assistons à une préparation boiteuse de la catastrophe. Le niveau d'information n'est pas le même pour tout le monde pour de nombreuses raisons alors que c'est la clé essentielle" ajoute l'observateur. La plupart des communautés à informer et à sensibiliser n'ont pas accès aux réseaux sociaux, les seuls moyens qui diffusent un tant soit peu des informations sur le cyclone. Encore que des informations "fake" sur notamment la rupture de la digue de Fiherenana gagnent du terrain, créant de la panique inutile.

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