Fidisoa Ralaimanisa, propriétaire gérante de l'entreprise Kadopub fait part de ses expériences et de ses convictions pour cette journée consacrée au respect des droits de la femme.
Une femme entrepreneure dans la société malgache ancrée dans ses traditions, est-elle perçue comment ?
Les femmes mènent souvent la barque. Combien deviennent cheffes de famille en l'absence des hommes partis! Dans le secteur informel, combien se démènent ! Pareil dans les campagnes. Ce sont ces femmes qui portent Madagascar. Dans la capitale en général et dans les grandes villes, une femme entrepreneure est respectée et mise en valeur. Elle est probablement perçue comme protectrice et nourricière dans un monde très précaire. Maintenant, une cheffe d'entreprise commande aussi et fait respecter des règles. Elle assoit une certaine notoriété. Cette exigence est plus inhabituelle que venant d'un homme.
D'où venait l'idée de créer Kadopub ?
J'ai toujours adoré la publicité au sens large de sa définition, ainsi que les objets, gadgets et autres supports publicitaires. Ma première société s'appelait Agence Commerciale Fidisoa. En 2004, j'ai décidé de l'appeler Kadopub, comme " cadeaux publicitaires ".
Quels sont vos produits proposés à la clientèle ?
En plus des cadeaux publicitaires, nous avons été connus pour la fabrication de stands en tant que partenaire de la FIM et des principaux salons de la capitale. Puis nous avons lancé les présentoirs et signalétique que l'on voit dans les commerces et les grandes surfaces. Ce qui nous a relevés après la crise sanitaire, ce sont les enseignes publicitaires ainsi que le lettrage en 3D. Pour diversifier encore, nous allons ouvrir bientôt un centre de loisirs public où l'on aura deux terrains de padel et d'autres activités.
Comment vous avez fait pour survivre de la crise sanitaire ?
Deux choses. D'abord, nos clients nous ont rendus de précieux services. Ils ont parié sur la communication. Nous nous sommes fait du bien mutuellement, tout simplement. Et surtout la fidélité du personnel. Mes fidèles guerrières et guerriers ont répondu présent à la reprise. Et puis, j'avais prévu un minimum de trésorerie pour redémarrer.
Vous employez combien de personnes ?
Nous sommes aujourd'hui trente-et-un dont sept guerrières.
Le marché de la publicité dans votre domaine peut-il encore progresser ?
Oui sans hésiter, car une entreprise qui ne communique pas encourt danger. Peut même disparaître par manque de visibilité. La concurrence étant ce qu'elle est. Mais pour Kadopub, la clé de la réussite a toujours été la diversification et le travail relationnel avec les clients.
Si vous avez des conseils à formuler aux jeunes entrepreneurs, ce seraient lesquels ?
L'entreprise c'est du sport de haut niveau. C'est pour des professionnels, ceux qui prennent le temps d'exceller et qui en vivent. Mon conseil ? Trouver son moteur. Ce que je suis au plus profond et ce qui est bon pour moi..