Au Togo le journaliste Ferdinand Ayité était convoqué hier, mercredi, au tribunal correctionnel, dans une affaire de diffamation contre deux ministres du gouvernement datant de l'an dernier. Mais le directeur de publication de L'Alternative ne s'est pas présenté à l'audience, après avoir subi plusieurs tentatives d'arrestation au cours du week-end. Selon son avocat Elom Kpadé, le journaliste est en lieu sûr.
" Les craintes sont justifiées du fait qu'il a été appréhendé par la gendarmerie dans la nuit du samedi au dimanche ", explique l'avocat joint par Claire Fages de la rédaction Afrique. Le motif de l'arrestation était qu'il devait se constituer prisonnier avant une audience à laquelle il était convoqué, le 8 mars. C'est " constitutionnellement faux, assure l'avocat, et par rapport à cette tendance à condamner la personne avant même la date de l'audience, il a jugé utile de ne pas se présenter. "
À l'origine de cette affaire, des allégations de deux ministres, ceux de la Justice et du Commerce, qui estimaient avoir été diffamés dans une émission par Ferdinand Ayité, et datant de l'an dernier, rappelle l'avocat. Ils avaient été arrêtés en décembre 2021 pour " outrage à l'autorité " et " propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux ", puis remis en liberté provisoire en janvier 2022.
Le Comité pour la protection des journalistes demande que cesse le " harcèlement judiciaire " que subissent les journalistes et particulièrement Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, respectivement directeur de la publication et rédacteur en chef de L'Alternative.
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