Les femmes marocaines ont, elles aussi, défilé, mercredi 8 mars, pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. À Rabat, devant le Parlement, elles étaient une centaine à avoir répondu à l'appel de la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF) pour demander notamment l'égalité juridique, économique et sociale avec les hommes.
Pancarte de la FLDF fièrement brandit, Souhé, âgée d'une cinquantaine d'années, est venue de spécialement de Khénifra, à plus de 200 kilomètres de là, pour ce rassemblement dans la capitale. " La femme a besoin d'être l'égal de l'homme. La femme est opprimée par son mari, dans sa santé, dans son corps, dans tout. Il nous faut nous battre et obtenir nos droits par nous-mêmes ", clame-t-elle.
Pour ces femmes, ce sont les textes de loi qu'il faut modifier. Sans cela, explique une dame victime de violences conjugales et qui préfère rester anonyme, rien ne changera jamais :
" Nos droits sont toujours limités. Nos seuls droits, c'est de pétrir le pain, de cuisiner, de manger et d'enfanter. La femme fait des efforts en permanence, mais elle n'a aucun droit, ni pour l'héritage, ni pour rien d'autre. "
L'égalité devant l'héritage est l'une des principales revendications des manifestantes. Pour Yousra El Barrad, membre de la FLDF, le coeur du problème se situe dans la Moudawana, le code de la famille marocain :
" Aujourd'hui, la Moudawana contient toujours des articles discriminatoires à l'encontre des femmes : le mariage des fillettes, la notion de polygamie, les notions de tutelle à revoir, le partage des biens dans le couple... "
Dimanche 12 mars, les associations féministes marocaines organisent un autre rassemblement, à Casablanca cette fois.