Trois élèves d'une école primaire, qui étaient poursuivis devant la Children's Court pour avoir, en 2018, agressé l'un de leurs camarades de classe, ont été jugés coupables.
Ils étaient alors tous âgés de 11 ans et étaient poursuivis sous la section 230(1) du Code pénal. La magistrate Zaynah Essop, tenant compte de leur situation familiale difficile, a estimé qu'il serait mieux de leur donner une chance de se réhabiliter au lieu de la prison. Elle leur a ainsi imposé un probation order de deux ans durant lesquels ils devront bien se comporter et suivre le Pro-Social Skills Training Programme.
Le rapport social a démontré que ces trois jeunes ont tous une situation familiale difficile et ne grandissent pas dans les meilleures conditions, d'où leurs comportements agressifs. Bien qu'ils aient été trouvés coupables et qu'ils doivent faire face à une punition sous la loi, la magistrate a fait ressortir que les droits d'un enfant doivent primer et la cour doit veiller à ce que ces jeunes aient une seconde chance de se faire une place dans la société. "Hence it is clear that juveniles in conflict with the law are to be treated differently from adult offenders. The Court must observe the principle of proportionality by taking into account not just the crime and the risk for society but also the personality of the juvenile, his home environment, his age and his education when imposing sentence", a souligné la magistrate.
Deux des élèves étaient poursuivis pour avoir agressé l'enfant le 24 septembre 2018 tandis que les trois étaient poursuivis pour agression le lendemain, soit le 25 septembre. Si les deux premiers ont été jugés coupables pour l'agression du premier jour, c'est uniquement l'un des trois qui avait été trouvé coupable du délit commis le 25 septembre 2018. Les trois avaient nié les faits en cour et devaient raconter qu'ils s'étaient uniquement disputés et qu'ils avaient malmené leur camarade de classe ce jour-là.
La victime avait expliqué que le 24 septembre 2018, il était à l'école. Il aiguisait son crayon près de la poubelle et l'un des accusés lui avait demandé de s'approcher car il voulait lui parler. Il avait refusé mais ce dernier l'avait menacé en lui disant qu'il allait le frapper.
Prise de peur, la victime s'était approchée de lui et les deux autres accusés étaient également présents. Là, deux d'entre eux avaient agrippé l'enfant et l'avaient obligé à s'allonger sur le ventre. L'un baissa son pantalon et inséra un marqueur dans ses parties intimes. Blessé, l'enfant essaya de crier mais l'un des accusés le retenait pour l'empêcher de bouger.
La victime a ensuite expliqué que le 25 septembre 2018, les trois accusés l'avaient de nouveau appelé dans la salle de classe. Ils recommencèrent et encore une fois avaient inséré un marqueur dans ses parties intimes. La victime, aujourd'hui âgée de 15 ans, avait décidé de déposer en cour. Cependant, la magistrate a conclu que bien qu'il y ait deux différentes versions, le fait que les trois jeunes ont admis avoir poussé la victime et utilisé la force afin qu'il ne puisse bouger était l'aveu d'un acte d'agression.