Espace commun illustrant la coopération économique entre Madagascar et la France, la Chambre de Commerce et d'Industrie France-Madagascar (CCIFM) a insufflé une dynamique à l'économie malgache pendant 20 ans, permettant une montée en gamme du capital humain malgache.
Ils étaient trente-neuf membres en 2003, du temps de l'Association de la Communauté Française des Affaires de Madagascar (ACFAM) pour atteindre un effectif de près de 400 entreprises adhérentes à la CCIFM ce jour. Ils représentent un rôle structurant dans la relation franco-malgache, dans la mesure où plus de 60% des entreprises membres sont malgaches et détenues
par des dirigeants de nationalité malgache. L'investissement est bien sûr d'origine française, soit près de 40% du total des investissements directs étrangers (IDE) dans le pays , avec un bémol de leadership conservateur. " C'est une instance qui réunit des entreprises françaises et malgaches, des citoyens français à la tête d'entités malgaches et des citoyens malgaches à la tête de filiales d'entreprises françaises " a expliqué Arnaud Guillois, ambassadeur de France à Madagascar, en marge de la célébration du vingtième anniversaire de la CCIFM avant-hier.
L'ambassadeur a souligné que les relations entre les deux pays restent étroites et privilégiées, pour écarter tout argument qui suppose une version compliquée. Il se réfère aux chiffres sur les échanges commerciaux entre les deux partenaires pour vanter ces relations de qualité. " La France est le premier client de Madagascar dans les importations de produits agricoles et textiles et le troisième fournisseur du pays dans le domaine du textile, de la mécanique et de l'agroalimentaire " a-t-il noté. D'ailleurs, en 2022, pour la première fois, le commerce bilatéral entre la France et Madagascar a dépassé le 1,2 milliard d'euros, soit une augmentation de 28% par rapport à 2021.
Appui à l'internationalisation
La CCIFM regroupe 55 filiales d'entreprises françaises dont 10 entreprises du CAC40, qui emploient plusieurs dizaines de milliers de personnes et qui " accordent une attention particulièrement soutenue aux problématiques de formation et de montée en gamme du personnel local qu'elles ont embauché " continue le diplomate. Ces entreprises opèrent dans les domaines du transport, de la construction, du numérique, du secteur bancaire, de l'énergie, des services, ou encore des télécommunications. Parmi elles, 28% sont des grandes entreprises, 58% des moyennes entreprises et 14% des très petites entreprises. Depuis peu, l'organisme intermédiaire s'est tourné vers la formation du capital humain malgache, avec des modules d'enseignement à plus de 1200 apprenants répartis dans 115 entreprises, et plus de 110 formations collectives réalisées. Il propose également un écosystème d'appui à l'internationalisation à
travers des assistances, des formations et des accompagnements aux entreprises, depuis leur création jusqu'à leur développement et leur internationalisation. La CCIFM se positionne à travers ses membres en tant que relais naturel et institutionnel pour les entreprises françaises qui souhaiteraient entamer des démarches de prospection et d'investissements étrangers à Madagascar. Elle dispose en effet d'un réseau d'affaires de cent vingt cinq chambres consulaires dans quatre vingt quinze pays, regroupant trente trois mille entreprises et plus de cent cinquante mille contacts professionnels.