Que de chemin parcouru. A en juger l'allégresse lors de la célébration internationale des droits de la femme, on a l'impression que tout a été facile et que tous les droits des femmes ont été acquis. Outre les six droits fondamentaux acquis de haute lutte, beaucoup reste à faire pour l'émancipation totale de la femme. Il suffit pour s'en convaincre de constater les allocations inégales entre le tournoi hommes et celui des dames dans les compétitions du Grand Chelem de tennis.
Si on doit la célébration de la journée internationale des droits de la femme depuis un demi-siècle à l'Allemande Clara Zetkin, il faut savoir que beaucoup ont payé de leur vie la lutte pour les droits des femmes. La plus célèbre d'entre elles est sans doute la Française Olympe de Gouges, morte guillotinée le 2 novembre 1793 pour ses écrits jugés injurieux envers les hommes politiques. On lui doit la Déclaration des droits de la femme et des citoyennes, un véritable plaidoyer pour les droits des femmes. Elle avait réclamé l'abolition du mariage forcé et l'autorisation du divorce, avait lutté contre l'esclavage et le racisme, défendu les prostituées. Elle avait également revendiqué des centres de soins pour les femmes pour qu'elles accouchent dans les maternités et leurs bébés soient mieux soignés. Une partie de son combat a été gagnée mais on voit bien que tous les droits sont loin d'être reconnus.
Avec elle, la Britannique Emmeline Pankhurst fondateur de Women's Social and Political Union connu pour les suffragettes qui ont permis aux femmes du Royaume Uni d'avoir le droit de vote à 21 ans. Si la Nouvelle Zélande est le tout premier pays au monde à avoir donné le droit de vote aux femmes en 1893 où le suffrage universel a été adopté, le Royaume Uni a été le huitième pays à avoir accordé le droit de vote aux femmes. A Madagascar où la société est patriarcale dans plusieurs régions, certains droits restent difficiles à accorder aux femmes. La culture demeure un obstacle insurmontable dans plusieurs cas pour ne citer que le droit à l'interruption thérapeutique de grossesse qui se heurte à des considérations morales, religieuses et culturelles. Or il s'agit du droit des femmes de disposer de leur destin.
Voir des femmes à la présidence ou à la primature reste également difficile à imaginer. La culture politique ou la culture tout court s'y oppose.
Il reste ainsi plusieurs batailles à gagner pour que les femmes se retrouvent là où elles doivent être. Il reste à acquérir ces droits d'honneur.