La remorque d'un gros camion s'est détachée de sa sellette d'attelage, hier, sur le pont d'Anosizato. Une bousculade monstre et de graves désordres ont été constatés.
Hier a été le pire 8 mars pour beaucoup de femmes usagères de la route nationale 1 (RN1). Air stressé, vêtements tachés pour quelques-unes, deux heures de retard au travail, traversée obligée en pirogue pour la toute première fois de leur vie et planning perdu. C'est ce qu'elles ont connu en passant par Anosizato. Et c'est presque pareil pour les hommes.
Un gros camion roulait depuis Antanimenakely vers le carrefour. En arrivant juste sur le pont, vers 7h15, il a failli chuter dans l'Ikopa. Sa remorque chargée de marchandises générales s'est décollée de sa sellette d'attelage. Ayant entendu des crépitements et remarqué une modification soudaine de son allure, le conducteur s'est immédiatement immobilisé et est descendu pour voir ce qui était en train de se passer. La remorque bâchée s'est inclinée vers sa droite et arrêtée de bouger à un tout petit millimètre du garde-fou métallique.
Le routier et son aide se sont dépêchés de la caler avec deux crics. Ils sont ensuite partis chercher de l'aide. Les agents de la circulation ont été débordés dans la gestion de la foule. Le pont a été noir de monde qui s'est entassé. Certains curieux ont voulu rester un peu et observer le dégât, ce qui a complètement obstrué le passage.
Dépanné
La désorganisation a été totale. Les véhicules auraient dû pouvoir rouler sur la chaussée de l'autre sens, vers l'ouest, mais la voie a été carrément envahie. Ils ont rebroussé chemin pour regagner Ampasika et Itaosy. Des cyclistes soulèvent leurs bicyclettes et les piétons se suivent pas à pas. Ceux qui résistent au vertige, marchent hors du pont, sur une fine partie, en s'accrochant à la barrière. Une belle occasion à profiter, des piroguiers se sont immédiatement mis à travailler pour transporter les personnes, surtout après que la police a fermé le pont à la circulation, ne laissant passer que les véhicules prioritaires comme les ambulances. Ils ont embarqué plusieurs centaines de clients avec 500 ariary par personne pour un aller simple.
" Nous nous sommes arrêtés en fin de matinée car le camion a été dépanné par une grue mobile et la route rouverte. J'ai collecté cent mille ariary", témoigne un des rameurs. " Ce qui est arrivé à ce collègue chauffeur est un problème que les camionneurs rencontrent souvent, mais qu'on peut aussi éviter. Faut toujours bien vérifier la sellette avant de rouler ", explique le Syndicat des conducteurs professionnels de Madagascar " Certes, la circulation des poids lourds est règlementée dans la commune urbaine d'Antananarivo (CUA), mais en réalité, personne ne le respecte", regrette un responsable subordonné à la CUA.