Madagascar: Élection - La CENI concocte un nouveau cadre de concertation

La Commission électorale prépare une nouvelle rencontre avec les partis politiques, la société civile et l'administration, ce mois-ci. Une occasion de faire le point sur les processus en cours.

Faire le point. Tel est le but du cadre de con­certation que la Commission électorale nationale indépendante, (CENI), compte tenir durant le courant de ce mois-ci. Un cadre d'échange où elle compte convier l'admi­nistration, les partis politiques et la société civile. Le rendez-vous que la Commission électorale est en train de préparer n'est pas une première. Il y en a déjà eu quelques-uns l'année dernière. Celui qui va se tenir prochainement sera néanmoins le premier qui se tiendra cette année 2023, où se tiendra l'élection présidentielle.

Bien que la période identifiée pour ce nouveau cadre de concertation soit ce mois de mars, la date fixe n'est pas indiquée pour l'instant. Il semble que la CENI attend la confirmation de sa proposition de calendrier pour la présidentielle, avant de convier les acteurs administratifs, civils et politiques du processus électoral. Faire le point sur l'avancée des processus en cours inhérents aux élections est le principal objet de ce cadre de concertation que va organiser la Commission électorale. Il y a la refonte de la liste électo­rale d'une part, et les préparatifs de la présidentielle d'autre part.

Avec des dates officielles pour les deux tours de la présidentielle, la CENI pourrait mieux cadrer les échanges avec les parties prenantes aux échanges qu' elle compte tenir. Elle a proposé les dates du 9 novembre pour le premier tour et du 20 décembre pour le second tour. Une proposition de calendrier confortée par la Haute cour constitutionnelle (HCC). Il ne reste plus que le décret de convocation des électeurs pris en conseil du gouvernement, pour officialiser ces dates.

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Plateforme de dialogue

Le décret de convocation des électeurs n'a cependant pas fait partie des décisions prises durant les deux con­seils du gouvernement qui ont suivi le dernier remaniement. Comme le reconnaît Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la CENI, "ce sera une discussion ouverte. Bien qu'il y ait un ordre du jour prévu de notre côté, il est certain que les participants voudront soulever d'autres sujets". Un communiqué publié et signé par une pléiade d'Organisations de la société civile (OSC), mardi, annonce la couleur et donne une idée de la tournure des débats durant le cadre de concerta­tion que compte tenir la CENI. Dans cette missive, elles plaident "pour une plateforme de dialogue authentique et inclusive pour parvenir à une compréhension commune des problèmes et à l'adoption de solutions réalistes et éthiques".

Le communiqué conclut que, "ce dialogue devrait venir en complément du processus en cours et non retarder ou bloquer la tenue des élections". Il affirme toutefois que "trop d'incertitudes planent sur l'élection présidentielle". Elles citent "le financement des campagnes, l'accès aux médias publics, la gestion de la période de campagne, les garanties d'impartialité de la CENI et de la HCC, la fiabilité des engagements des candidats, la remise des élections communales aux calendes grecques et surtout la faible participation des électeurs". La missive des OSC fait écho aux revendications des formations politiques d'opposition. Plusieurs d'entre elles ont justement allégrement relayé le communiqué de presse sur le réseau social Facebook.

Les Organisations de la société civile proposent, par ailleurs, un calendrier pour la mise en oeuvre des modifications qu'elles revendiquent. Celle du cadre légal des élections en première ligne. D'autres voix affirment cependant qu'à moins d'un an de l' élection nationale qu'est la présidentielle, il n'est plus opportun de retoucher aux règles du jeu, surtout le cadre légal. Un argument inaudible auprès de ceux qui veulent coûte que coûte des modifications. Il est certain que ces derniers reviendront à l'offensive, de vive voix, durant le cadre de concertation organisé par la CENI.

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