Fête, carnaval avec des habits traditionnels, des discours tranchants à l'attention des hommes, Bref, l'histoire se répète... La routine du 8 mars... Les morceaux des chanteuses féministes malgaches étaient sur les lèvres. Tence Mena, Black Nadia, Ninie Doniah, Onja Tinondia, Nina's, sont dans la playlist tous les 8 mars.
Chaque année, la majorité des femmes malgaches célèbrent la Journée mondiale des droits des femmes autrement. " Certaines sont totalement à côté de la plaque, ce n'est pas parce que c'est un jour de fête que nous allons boire de l'alcool, fumer n'importe quoi. Normalement, nous devrions organiser une conférence pour continuer le chemin effectué par nos grand-mères, nos mamans, nos grandes soeurs... Nous n'avançons pas ", affirme une enseignante.
Les discours aiment à rappeler que La femme c'est la vie, elle supporte tout... Des propos répétés encore et encore. La promotion de la femme ne se voit qu'à la télé, dans les grands entreprises, dans le milieu urbain aisé. Mais qu'en est il dans les quartiers périphériques, dans les " trano gony ", la violence règne, personne ne les écoute. Le dos cassé pour laver les linges de leur mari arrogant et agressif ainsi que ceux de leurs enfants, elles sont martyrisées et violées par leur conjoint. Ce sont ces derniers qui lèvent leurs verres, le 8 mars.
Un jour sur 365, les 364 autres jours c'est la misère. Souvent, elles crient à l'aide mais personne ne les entend. Les bureaux ne les reçoivent pas comme il se doit car.. " elles sont trop pauvres pour ça ! ". Elles ne sont pas comprises dit-on, alors que les pseudo-diplômés n'essaient même pas d'aborder le vrai sujet. Si les défilés et carnavals montrent des femmes conduisant un camion, des tuk-tuk, des femmes diplomates, des docteures, des ingénieures en bâtiment et travaux publics, des électriciennes, la vision des autres pourrait changer.