Madagascar: HCDDED et CFM - Avenir incertain pour ces deux organismes

Le Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l'Etat de Droit ( HCCDED) et le Conseil du fampihavanana Malagasy ( CFM), deux organes de l'Etat qui ont un avenir incertain. Le premier verra son mandat terminé vers la fin de ce mois de mars. Le second, quant à lui, attend toujours la nomination de ces nouveaux membres qui brigueront un nouveau quinquennat, après la fin de son mandat en septembre 2022.

Malgré un bilan que les dirigeants de ces deux institutions ont jugé " positif ", la HCDDED ainsi que le CFM sont en perte de crédibilité aux yeux de la classe politique et de l'opinion publique. Bien qu'elles soient confortées par l'article 118 de la Constitution, les dernières requêtes du HCDDED auprès de la Haute cour constitutionnelle (HCC), ont été considérées comme étant une prise de position de cet organisme en faveur de l'opposition. D'ailleurs, le président de cette structure qui devrait veiller à la défense de la démocratie, Pierre Lenoble Navony, a été pointé maintes fois du doigt par les partisans de l'actuel régime. Pour eux, Pierre Lenoble est à la solde des opposants qui sont à cours de stratégie pour secouer le régime Rajoelina.

La dernière saisine du HCDDED qui demande l'empêchement du président de la République Andry Rajoelina ne fait que conforter cette suspicion. Avec cette initiative, Pierre Lenoble s'est vite attiré les foudres des critiques les plus virulentes de la part des partisans du pouvoir. " La démarche du HCCDDED ne sera en aucun cas acceptable " a fulminé le médiatique député du cinquième arrondissement de la capitale, Naivo Raholdina, issu de la majorité. Ce dernier estime, à cet effet, que cet organisme " devrait être dissout ".

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FFKM

Le CFM, quant à lui, reste une institution qui a failli à sa mission de diligenter la concertation nationale. Pour les observateurs, le CFM est un organe budgétivore qui n'a aucunement sa raison d'être. Son bilan, d'ailleurs, a peu convaincu. Depuis sa mise en place, en 2017, le CFM a eu beaucoup de peine à rameuter toute la classe politique autour de son projet de réconciliation. Actuellement, la nomination des nouveaux membres traîne et l'intérêt que présente la majorité présidentielle à le remettre sur pied semble être très minime. La concurrence du Conseil oecuménique des Eglises chrétiennes, qui prône, lui aussi, le processus de réconciliation nationale, est redoutable pour le CFM. Le FFKM a toujours su montrer sa crédibilité et son envergure devant une classe politique historiquement loyale aux chefs religieux. Ce qui joue en défaveur du CFM qui risque d'être jeté aux oubliettes.

CESC

Ces deux organes seraient actuellement en perte totale de crédibilité. Leur absence dans le microcosme ne serait pas à plaindre. Devant ce vent de méfiance qui vise le HCDDED et le CFM, les organisations de la société civile et le secteur privé, quant à eux, ont tiré depuis quelques mois sur la sonnette d'alarme sur la nécessité de mettre en place le Conseil Economique Social et Culturel (CESC), un organe prévu par l'article 105 de la Constitution malgache. Saisi par le gouvernement, le CESC, " donne son avis sur les projets de loi, d'ordonnance ou de décret ainsi que les propositions de lois qui lui sont soumis ". Cette instance est compétente pour examiner les projets et les propositions de loi à caractère économique, social et culturel à l'exclusion des lois de finances, comme l'indique la Constitution. Mais toujours est-il que le gouvernement croit en l'opportunité d'avancer sur ce sujet.

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