Sénégal: L'Etat engagé auprès du CSDH dans la reconquête de son statut A (ministre)

Saly (Mbour) — L'Etat s'est engagé à renforcer le Comité sénégalais des droits de l'homme (CSDH) pour une reforme significative qui lui permettra de reconquérir son statut A, a le ministre de la Justice Ismaila Madior Fall.

"Mon département s'est résolument engagé à renforcer cette institution qui constitue un pilier incontournable dans notre système national de promotion et de protection des droits de l'homme", a-t-il déclaré jeudi au terme d'un atelier de réflexion de deux jours sur la réforme du CSDH.

Cet atelier va selon lui "faire le point sur tous les efforts faits par l'Etat, pour renforcer l'institution mais aussi de façon objective identifier les gaps, les manquements et à l'issu de cet atelier avoir une feuille de route pour permettre au CSDH de reconquérir son statut A".

Le représentant régional du haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a toutefois soutenu que malgré son statut B, le CSDH peut encore se déployer avec l'appui du gouvernement.

"Le statut A, c'est le meilleur statut. Le statut B, c'est que vous êtes un peu dégradé. Avec le statut C, vous n'existez carrément pas. Ici nous avons une institution qui a le Statut B, nous pensons que malgré ça, elle peut se déployer et travailler avec le statut qu'elle a puisqu'elle a le soutien du gouvernement", a expliqué Robert Kotchani.

Il a en outre assuré l'engagement des Nations unies pour la formation des nouveaux membres de l'institution avec notamment l'approche de la période électorale où il est nécessaire d'être très actif dans les reporting en matière des droits de l'homme.

"Nous avons des informations fiables qui montrent que le renouvellement du CSDH est abouti à 90 ou 95%. Donc bientôt, il va y avoir de nouveaux membres et nous prenons l'engagement de les former. Ils seront une trentaine, pour qu'ils puissent se déployer", a ajouté M. Kotchani.

Le président du CSDH, Pape Sène, est pour sa part revenu sur l'historique de l'institution créée en 1970, soit 23 ans avant l'adoption des Principes de Paris, en 1993, comme normes visant à développer les principes de fonctionnement, les compétences et attributions des Institutions Nationales de promotion et de protection des droits de l'homme.

"Le CSDH a commencé à connaitre une léthargie au lendemain de l'alternance vers 2007 avant de connaitre certaines difficultés qui se sont prolongées dans le temps et en 2012, il a été recommandé de rétrograder cette institution au statut B", a dit Me Sène.

Il a ajouté : "La loi actuelle qui régit le CSDH présente des insuffisances. C'est vrai que c'est avec cette loi qu'il a accédé au statut A. Mais il faut comprendre que les principes de Paris sont des principes dynamiques qui évoluent très rapidement et c'est cette évolution qu'il faudra rattraper grâce à des réflexions qu'il faut mener en plus de l'appui du gouvernement".

Pape Sène espère d'ici un an que le CSDH retrouvera son statut A "qui est un statut privilégié car permettant aux institutions qui l'ont d'être sur certaines tribunes des Nations unies et porter la parole des populations et celle de l'Etat.

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