Dakar — L'ancien Premier Cheikh Hadjibou Soumaré, entendu jeudi, par les enquêteurs de la Sûreté urbaine, suite à une dernière lettre ouverte adressée au président de la République, a été placé en garde à vue dans la foulée, a déclaré son avocat cité par les médias.
S'adressant à Macky Sall, l'ancien chef du gouvernement sénégalais sous Abdoulaye Wade (2000-2012) lui a demandé de dire s'il a offert ou non 7 milliards de francs CFA à une personnalité politique française. Cette sortie lui a valu d'être convoqué par la Sûreté urbaine.
Lundi dernier, dans un communiqué rendu public, le gouvernement sénégalais avait rejeté les allégations selon lesquelles le président de la République, Macky Sall, aurait fait un don de 7, 9 milliards de francs CFA à la leader du Rassemblement national, Marine Le Pen.
L'ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré avait adressé quatre questions au président de la République en lui demandant de dire s'il a "donné récemment de l'argent à une personnalité politique française". "Dans l'affirmative, est-ce un montant de 12 millions d'euros soit environ 7,9 milliards, argent d'un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté. (...)", a-t-il demandé.
"Le gouvernement rejette et condamne fermement de telles insinuations sans fondement", estimant que celles-ci "témoignent manifestement d'une volonté de jeter le discrédit sur la personne du Président de la République, porter atteinte à l'institution qu'il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère".
Il avait prévenu qu'il se réservait "le droit de donner toute suite qu'il juge appropriée à ces insinuations" de la part de "quelqu'un qui a occupé de hautes fonctions étatiques".