Afrique: FESPACO 2023 - Des suggestions en vue d'une meilleure organisation

Les lampions de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), se sont éteints le 4 mars dernier, au Palais des Sports de Ouaga 2000. Youssef Chebbi de la Tunisie, a remporté le Saint graal, c'est-à-dire l'Etalon d'or de Yennenga, avec son film "Ashkal". Notre compatriote Apolline Traoré qui n'a pas démérité, se contente de l'Etalon d'argent, un prix qui équivaut à la 2e place. Aïcha Boro et Luc Damiba figurent également dans le palmarès officiel. La moisson n'est pas si mauvaise que cela pour les réalisateurs burkinabè même si nous devons attendre encore avant de remporter un 3e Etalon d'or.

Sur le plan organisationnel, on peut dire qu'il y a un satisfecit. Malgré la situation sécuritaire, humanitaire et économique, le comité d'organisation, soutenu par le gouvernement, a mis les petits plats dans les grands pour offrir aux acteurs du 7 art, une bonne fête. A titre illustratif, l'on a enregistré plus de 10 000 accréditations dont 2413 professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, 1328 journalistes, 95 directeurs de festivals de films. En un mot comme en mille, on peut dire que cette 28e édition a été une réussite. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Maintenant que les regards sont tournés vers la 29e édition qui se tiendra du 22 février au 1er mars 2025, il faut avoir le courage de relever certaines insuffisances pour espérer une meilleure organisation dans les années à venir.

Car, le FESPACO a 54 ans ! 54 ans, ce n'est pas 54 semaines encore moins 54 jours. Des dysfonctionnements ont été constatés dans l'organisation. L'on se rappelle, lors de la première projection du film " Sira " de Apolline Traoré, le mardi 28 février au ciné Neerwaya, qu' il fallait se battre comme un beau diable pour espérer avoir accès à la salle de projection.

Un fonds réservé exclusivement au financement du cinéma est encore mieux

Certains cinéphiles, venus de loin, ont dû y renoncer malgré le fait qu'ils avaient leurs tickets. Un tel engouement peut occasionner des bousculades avec des conséquences plus ou moins graves, surtout que nous avons affaire à une population incivique. Et Dieu seul sait ce qu'il serait advenu s'il y avait eu bousculade. Une seule perte en vie humaine aurait pu gâcher la fête et entacher la réputation de la biennale du cinéma africain. Pour éviter de tels incidents à l'avenir, les projections pourraient être seulement réservées aux professionnels, c'est-à-dire aux membres du jury, aux journalistes et aux critiques.

D'autres séances peuvent être ouvertes au grand public. En tous les cas, quelque chose doit être fait pour éviter à l'avenir ces scènes de foule monstre au cinéma. Par ailleurs, pour attirer plus de professionnels au FESPACO, ses premiers responsables devraient faire davantage preuve d'imagination et d'innovation. Certaines activités comme le MICA et le FESPACO Pro permettent d'attirer des professionnels certes, mais il faut aussi travailler à faire venir au FESPACO, les services de streaming (Système qui permet de lire un fichier audio ou vidéo directement sur Internet sans avoir de support physique) comme Netflix qui propose une grande variété d'émissions de télévision, de films d'animation, de documentaires, Amazon Prime Vidéo, pour ne citer que ceux-là.

Quant au gouvernement, il pourrait doter le Burkina Faso d'un Fonds de financement du cinéma burkinabè. La création du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) est déjà une avancée certes, mais un fonds réservé exclusivement au financement du cinéma est encore mieux. Et, le nouveau programme panafricain de soutien à la coproduction de l'OIF, Clap ACP2, pourrait l'accompagner dans ce sens. Des pays comme le Sénégal et la Côte d'Ivoire ont déjà franchi ce cap. Enfin, le comité d'organisation devrait inclure davantage les acteurs du cinéma burkinabè dans l'organisation des différentes éditions, comme le suggèrent certains professionnels du 7e art.

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