Carina Tertsakian, chercheuse au sein de l'Initiative pour les droits humains au Burundi (IDHB), estime que " le gouvernement continue d'utiliser la justice comme outil de répression contre la société civile " dans ce pays, malgré les déclarations de son président, Évariste Ndayishimiye. Une sortie qui fait suite à l'inculpation puis l'incarcération de 24 membres d'une association de lutte contre le VIH-Sida.
Au Burundi, l'Initiative pour les droits humains (IDHB), ne cache pas son inquiétude face à " l'intensification " de la répression qui frappe la société civile et les médias indépendants.
Cette sortie fait suite à l'inculpation puis l'incarcération de 24 membres d'une association de lutte contre le VIH-Sida arrêtés à Gitega il y a un peu plus de deux semaines.
Bien avant cela, il y a un mois, cinq activistes de la société civile avaient été arrêtés et une journaliste avait été condamnée à 10 ans de prison.
" La réalité est en contradiction directe avec les propos du Président "
L'IDHB estime que ces affaires viennent rappeler que rien n'a changé dans ce domaine malgré les promesses du président burundais Évariste Ndayishimiye.
" Les tout derniers cas sont particulièrement préoccupants puisqu'ils visent un plus grand nombre de personnes, affirme Carina Tertsakian, chercheuse au sein de l'IDHB, jointe par Esdras Ndikumana. Le président, depuis qu'il est arrivé au pouvoir, répète sans cesse qu'il y a la liberté d'expression au Burundi. Il a promis de restaurer l'indépendance du système judiciaire, mais la réalité est en contradiction directe avec ces propos, et les cas dont nous venons de parler illustrent cela, illustrent la manière dont le gouvernement continue d'utiliser la justice comme outil de répression contre la société civile ".
Elle conclut : " Et c'est cette tendance, cette continuité, qui est là depuis des années, qui est particulièrement inquiétante, et qui montre que, malgré la façade plus ouverte du président, en réalité l'attitude du gouvernement envers la société civile indépendante n'a absolument pas changé. "