Madagascar: Attension

La température semble monter petit à petit dans le microcosme politique. On revit les mêmes atmosphères que dans le passé avec les interdictions de meeting et de rassemblement.

Ce n'est jamais bon signe. On sent une réaction à la débandade et des décisions à l'emporte-pièce. La fermeture de l'École polytechnique de Vontovorona suite à une grève des étudiants réclamant le paiement des bourses et un meilleur environnement est pour le moins exagérée. Elle vient se raccommoder à toute une série de difficultés sociales lesquelles ne trouvent pas de solution à l'image de l'insécurité, de l'état des routes, de la hausse des prix, du délestage, des scandales de corruption...

Quand l'anarchie se prête au jeu avec ces gros camions dont l'indiscipline n'a d'égale que le danger qu'ils causent, les difficultés sont exacerbées au maximum. Les nerfs sont à vifs mais la résignation inénarrable de la population l'emporte pour le moment sur l'explosion. Jusqu'à quand ? On l'ignore mais il suffit d'une petite étincelle et tout risque de s'embraser. Il ne faut pas ainsi tirer sur la corde d'un côté comme de l'autre. Quand le président de la République a déclaré qu'il fallait mettre le paquet sur les conditions sociales, il faut le traduire par les faits à l'image de la caravane médicale qui constitue un véritable salut pour beaucoup de personnes et qui montre à travers les longues queues la profondeur de la pauvreté. Beaucoup de patients sont désespérés et attendaient l'appel du destin lorsque la caravane leur apporte la providence. Les filets de sécurité permettent également à plusieurs foyers de survivre à la hausse des prix et de manger normalement.

En revanche on s'étonne que l'état des rues et des routes ne préoccupe guère les responsables ne serait-ce que des travaux de fortune. Laisser aux habitants le soin de prendre la place des Travaux publics ou de la mairie, c'est donner l'impression d'une ville abandonnée, d'une population livrée à son propre sort. Aucune prise de semblant de responsabilité, aucune intention de réparer les rues...

On semble assister à une désobéissance administrative. Quand on laisse à la population l'initiative de la gestion de la ville et de problèmes, il faut s'attendre à une mauvaise surprise dans les urnes. Ce n'est pas la campagne électorale et les mirages que l'on fait miroiter qui vont pouvoir influencer l'opinion. On récolte le vent quand on sème la tempête. Freddy connaît bien le refrain.

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